Qui est-tu Stevie Wonder ?
Comment Stevland Hardaway Judkins, qui a perdu la vue après sa naissance dans le Michigan en 1950, est-il devenu Stevie « la Merveille » ? Comment passe-ton du statut de soliste dans une chorale d’église à celui de star internationale de la musique ? C’est à ces questions que répond notamment Frédéric Adrian dans une biographie intitulée Stevie
Wonder, publiée en avril aux éditions du Castor Astral.
L’ouvrage de 264 pages retrace la carrière musicale, la vie intime, les engagements politiques et sociaux de l’artiste et fait la lumière sur ses côtés plus ténébreux.
Frédéric Adrian, journaliste musical pour le site Soul Bag et spécialiste des musiques populaires afro-américaines, est venu présenter son livre à La Nouvelle Réserve, le 12 novembre dernier dans le cadre du Festival Blues sur Seine. Déjà auteur de biographies consacrées à Otis Redding et Marvin Gaye, l’auteur a évoqué des anecdotes et des faits très peu connus du grand public.
Caricature du showbiz
On y apprend par exemple que le petit Stevie, qui présente déjà tous les signes d’un prodige de la musique, est l’un des premiers artistes à avoir maîtrisé correctement le synthétiseur et à l’avoir utilisé en studio. Il n’avait que 11 ans. « Il a un truc, une oreille musicale unique. Il a cette capacité à jouer de presque tous les instruments, parfois en même temps. » Son combat pour les droits civiques et sa participation active pour imposer la date de naissance de Martin Luther King comme jour férié sont aussi évoqués. « Il était d’ailleurs physiquement présent quand
cette loi a été signée (en 1983 à la Maison Blanche) », précise l’auteur.
Frédéric Adrian n’hésite pourtant pas à égratigner la star. « C’est une caricature du showbiz. On l’a beaucoup vu dans les meetings d’Hillary Clinton ces derniers mois. Il incarne parfois un showbiz un peu compationnel… D’ailleurs, il passe son temps à recevoir des prix et des médailles un peu partout. Peut-être est-ce pour lui une revanche sur son enfance pauvre ? »