Se souvenir des belles choses… ou la généalogie entre histoire et mémoire
L’association généalogique et historique des Yvelines Nord (AGHYN) présentait ce week-end à la Bergerie une exposition radieuse sur la Belle Epoque.
Une bien riche période que celle qui a couru sur les 20 ans qui ont précédé la Première Guerre mondiale ! Un temps où l’essor industriel magistral était couplé à un développement technologique, social et artistique important.
Port de plaisance
La vallée de la Seine a contribué à ces heures de gloire. C’est ce qu’après un an de recherche, l’exposition laisse entendre. Depuis Paris, Argenteuil, Chatou jusqu’à la Manche, avant même que les trains ne les y acheminent, les citadins - les plus aisés - ont animé les coteaux de la Seine. Pour le plaisir, la villégiature ou pour travailler. Une Seine autour des Mureaux et de Meulan qui a hébergé la plaisance et le sport, certes - Touring Club de France, les cercles de voiles, que le peintre Gustave Caillebotte a contribué à s’implanter aux Mureaux -, mais aussi les grands chantiers navals de Meulan, la « station-service » de réparation, à Vaux. Une vallée où l’aéronautique a su prospérer. Des lieux où se sont posés artistes (Berthe Morisot), couturiers (Paul Poiret), comédiens (Yvette Guilbert, la famille Vernet). Une industrie qui s’est investie dans la fabrique d’instruments à vents, à Mantesla-Ville, la sparterie de Dammartin, etc.
Histoire et histoires singulières se mêlent
Gérard Rooss, président de l’Aghyn, partage son plaisir avec beaucoup d’autres. « Pas
assez », à son regret, mais précisément, l’un des objectifs de cette initiative est l’adhésion. Et quel argument motivant que cette exposition collégiale qui s’offre aux riverains ! Une belle leçon sur la belle histoire, confectionnée par tous, selon ses affinités. « Pousser à travailler sur autre chose que son
histoire personnelle »… pour la retrouver, au détours.
« Où étaient nos ancêtres en 1789 ?, c’est la question qu’on s’est posé avec ma femme deux cents ans après. » C’est ainsi qu’a débuté, en 1989, le long chemin de Gérard Rooss. Ingénieur en aéronautique, son histoire est intimement liée à celle des lieux qui l’entourent, des personnages qui s’y sont croisés, des inventions qui s’y sont conçues… Plus loin, trois membres s’expliquent : « On trouve toujours. C’est un fil qui n’a pas de fin », dit-elle,
qui travaille aujourd’hui sur le mantois à partir de cartes postales. « On veut savoir d’où on vient, connaître l’histoire de sa maison, puis on se demande comment nos ancêtres ont vécu la guerre, une épidémie. La petite histoire et la grande se rejoignent toujours !»