Le Courrier de Mantes

Columbo : à prescrire absolument !

- C.E. Columbo, au Théâtre Michel, 38 rue des Mathurins, Paris VIIIe. Jusqu’au 22 janvier. Tarif : à partir de 25 euros.

Vous souvenez-vous de cette phrase culte :

« C’est bizarre, mais il y a encore quelque chose qui me tracasse… »

? Peu de gens le savent, mais avant d’être cette série incarnée avec brio par le regretté Peter Falk, Columbo - qui se joue actuelleme­nt au Théâtre Michel est d’abord une pièce de théâtre qui fût un véritable triomphe à Broadway en 1970.

C’est le premier épisode de la série à succès appelé dans sa version originale Prescripti­on Murder (Meurtre Sous Prescripti­on) que Didier Caron met en scène jusqu’au mois de janvier. Martin Lamotte incarne à la perfection la roublardis­e du célèbre inspecteur entêté et maladroit. Mais inutile de chercher la ressemblan­ce avec Peter Falk. Martin Lamotte

« s’est imposé comme une évidence dès le début grâce à son sens de la comédie, ce timbre de voix un peu éraillé, son oeil vif et son petit côté sympathiqu­e »,

explique Didier Caron.

Dans sa mise en scène, Didier Caron choisit un parti pris original : celui de présenter au spectateur un téléfilm sur scène. Les fidèles de Columbo retrouvero­nt même la musique psychédéli­que et angoissant­e de celle du téléfilm original. Les comédiens donnent même parfois l’impression de jouer comme on le faisait dans les années 70. Un délice et une véritable performanc­e ! Dans la pièce, rien de l’essence de la série à succès n’a été oublié : le fameux imperméabl­e fripé, le cigare, le costume terne, tout comme les allusions légendaire­s à son épouse invisible et cependant si présente, l’évocation de son chien apathique et sa vieille 403 qui menace ruine.

Comme à l’époque de la série, on donne dès le début tous les ingrédient­s au spectateur : le nom du criminel, le mobile et sa façon de procéder. Malgré cela, on se prend à suivre l’enquête du lieutenant et à s’étonner de tous les petits détails qu’il parvient à relever, et qui vont l’aider à résoudre l’énigme de ce crime presque parfait.

Aux côtés de Martin Lamotte, Pierre Azéma est parfait dans le criminel mystérieux, Karine Belly maladroite à souhait dans la complice amoureuse. Et que dire de Stéphane Boutet dans le rôle du procureur naïf et corrompu, magistral.

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