Columbo : à prescrire absolument !
Vous souvenez-vous de cette phrase culte :
« C’est bizarre, mais il y a encore quelque chose qui me tracasse… »
? Peu de gens le savent, mais avant d’être cette série incarnée avec brio par le regretté Peter Falk, Columbo - qui se joue actuellement au Théâtre Michel est d’abord une pièce de théâtre qui fût un véritable triomphe à Broadway en 1970.
C’est le premier épisode de la série à succès appelé dans sa version originale Prescription Murder (Meurtre Sous Prescription) que Didier Caron met en scène jusqu’au mois de janvier. Martin Lamotte incarne à la perfection la roublardise du célèbre inspecteur entêté et maladroit. Mais inutile de chercher la ressemblance avec Peter Falk. Martin Lamotte
« s’est imposé comme une évidence dès le début grâce à son sens de la comédie, ce timbre de voix un peu éraillé, son oeil vif et son petit côté sympathique »,
explique Didier Caron.
Dans sa mise en scène, Didier Caron choisit un parti pris original : celui de présenter au spectateur un téléfilm sur scène. Les fidèles de Columbo retrouveront même la musique psychédélique et angoissante de celle du téléfilm original. Les comédiens donnent même parfois l’impression de jouer comme on le faisait dans les années 70. Un délice et une véritable performance ! Dans la pièce, rien de l’essence de la série à succès n’a été oublié : le fameux imperméable fripé, le cigare, le costume terne, tout comme les allusions légendaires à son épouse invisible et cependant si présente, l’évocation de son chien apathique et sa vieille 403 qui menace ruine.
Comme à l’époque de la série, on donne dès le début tous les ingrédients au spectateur : le nom du criminel, le mobile et sa façon de procéder. Malgré cela, on se prend à suivre l’enquête du lieutenant et à s’étonner de tous les petits détails qu’il parvient à relever, et qui vont l’aider à résoudre l’énigme de ce crime presque parfait.
Aux côtés de Martin Lamotte, Pierre Azéma est parfait dans le criminel mystérieux, Karine Belly maladroite à souhait dans la complice amoureuse. Et que dire de Stéphane Boutet dans le rôle du procureur naïf et corrompu, magistral.