Mantes-la-Jolie arme sa police municipale
Michel Vialay, le maire LR de la ville, soumettra la décision d’armer la police municipale lors du prochain conseil municipal. Une réponse au « sentiment très fort d’insécurité » ressenti par les habitants de la commune.
Michel Vialay, le maire (LR) de Mantes-laJolie, veut armer sa police municipale. Il soumettra cette décision lors de la séance du conseil du 12 décembre. L’issue du vote ne fait guère de doute. Le budget sécurité sera augmenté de 10 à 15 %. Cette enveloppe viendra financer la hausse des effectifs et l’achat des nouveaux équipements.
« D’ici la fin 2017, je souhaite que la police municipale de la ville soit armée. » Cette décision, prise par Michel Vialay, le maire de Mantes-laJolie, sera soumise au prochain conseil municipal prévu le lundi 12 décembre prochain. Cette police - forte d’une cinquantaine d’agents - a progressivement été dotée de matériels modernes, qu’il s’agisse de la protection des fonctionnaires (gilets pareballes et pare-couteau), de leur défense (tonfas, matraques télescopiques, flash ball) ou de garantir la rapidité et la fiabilité de leurs interventions (véhicules, radios, etc.). Le budget sécurité en hausse Cet armement sera assorti dans le même temps d’un
renforcement des effectifs,
avec « le recrutement de dix agents, qui viendront renforcer la police municipale et le service Prévention. » Une brigade composée de
8 personnes de plus permettra la rotation de plusieurs patrouilles de trois agents chacune. Michel
Vialay annonce également « la création d’une brigade canine qui verra le jour en 2017 grâce à deux chiens. Ceux-ci auront une image dissuasive pour les éventuels délinquants, et rassurante pour la population. Ils assisteront les fonctionnaires lors d’interpellations et participeront directement à la protection des personnes et des biens. »
Pour ce faire, le budget sécurité de la ville, qui s’élève à 3,3 millions d’euros, sera augmenté de 10 à 15 %. Cette enveloppe viendra financer la hausse des effectifs et l’achat de nouveaux équipements. Le déclencheur Pour justifier cette décision que les élus de la ville découvriront lors de la prochaine séance du conseil (lire par ailleurs),
Michel Vialay met en avant « le fort sentiment d’insécurité ressenti par les habitants »,
ainsi que « la souffrance manifestée tous les jours par les policiers nationaux qui manquent de moyens ». Évidemment, les attentats qui frappent le territoire depuis 2015 - et en particulier celui qui a vu deux policiers tués à Magnanville en juin dernier - viennent renforcer cette décision. « Elle est aussi le fruit d’une demande
des effectifs eux-mêmes », explique le maire, qui entend régulièrement, notamment lors des réunions publiques de quartiers, les plaintes des habitants quant au manque de sécurité.
Le maire l’affirme : il mûrit cette décision depuis de longs
mois. « Elle correspond à une évolution des missions de la police municipale. La détention d’un revolver n’est pas anodine. Son utilisation sera principalement dissuasive et se déroulera donc dans le strict respect de la loi. » Une fois débattue lors du conseil municipal, cette démarche devra encore obtenir l’agrément de la Préfecture. À l’issue de cette procédure, les policiers suivront une formation longue et exigeante, sanctionnée par un examen d’aptitude.
À terme, la convention qui lie la police municipale à la nationale pourrait être réécrite. « Cela permettra à la police municipale de voir ses missions évoluer », explique le maire.