Ils ont testé le dépistage
En marge des 24 heures contre les AVC, les Mantais avaient la possibilité de se faire dépister gratuitement samedi, sur le parvis de la mairie.
Le bus rose de la campagne itinérante de prévention des accidents vasculaires cérébraux, de l’Agence Régionale de la Santé (ARS) y était installé. Près de 150 personnes se sont faites dépister. Nous avons suivi Lydia*, une quinqua.
La courtoisie des animateurs est ce qui ressort lorsqu’on entre sous la tente dédiée à l’accueil et à l’installation. Lydia* n’est pour autant pas rassurée. Elle avoue d’ailleurs une phobie médicale couplée à l’angoisse d’un risque qu’elle estime potentiellement élevé.
« Lorsqu’on a atteint 50 ans, on commence à vouloir davantage s’informer sur l’AVC. En plus, depuis trois mois, on me dit que ma tension augmente et que c’est à surveiller. C’est pour cela que je suis venue me faire dépister, en espérant qu’il n’y ait rien. »
Avant le dépistage, Lydia a rempli un questionnaire pour tester ses connaissances sur l’accident vasculaire cérébral. C’est l’étape avant de monter
dans le bus. Il y a du monde, la dame fait la queue. On en profite pour prendre la tendance globale des connaissances des
Mantais au sujet de l’AVC. « Il y a au moins 50 % des gens qui en ont entendu parler, qui savent plus ou moins de quoi il s’agit, et 50 % qui n’en savent quasiment rien. Dans les deux cas, la grande majorité ne sait pas quoi faire en cas d’attaque », explique Jean-Francois Spieler, l’un des animateurs des filières AVC. « Ce qu’il faut faire, c’est appeler le 15, dès
la moindre alerte », ajoute l’animateur.
Nous voici donc dans le bus. La première phase du dépistage est la prise de tension, puis la prise de sang pour analyse… Cela intervient simultanément avec le questionnaire de routine. Diabète, cholestérol, tabac, alcool, drogue ?
« Non », répond Lydia à toutes ces questions, excepté celle sur les antécédents d’AVC dans sa famille. « Ma mère en a été victime il n’y a pas longtemps, à l’âge de 80 ans, ■ elle s’en est sortie. »
L’infirmière note et fait suivre les informations aux deux médecins présents dans le bus. Entre-temps l’analyse du sang tombe, rien à signaler. Idem pour la tension. « Elle est même un petit peu en
dessous », affirme l’infirmière. Ultime étape : cette fois-ci Lydia est face aux médecins pour le diagnostic final, l’échographie dopler des vaisseaux du cou pour rechercher des plaques d’athérome. Verdict : « Madame a des artères qui sont magnifiques », affirme le médecin. Lydia peut enfin sourire. Le docteur Jérôme Servan, neurologue à l’hôpital
de Versailles, ajoute : « Vous n’avez aucun facteur de risque. Restez comme ça, c’est parfait. »
Lydia ne présente donc aucun risque d’AVC à ce stade. Ce n’est pas le cas de tous ceux qui ont fait le dépistage. « On a au moins 30 à 40 % de gens qui présentent des risques, dont au moins la moitié n’était pas au courant », précise le médecin bénévole de l’association France AVC.