Parlons rééducation
150 000 chaque année, soit 1 toutes les 4 minutes. l’AVC est la première cause de handicap chez l’adulte (505 000 personnes vivent avec des séquelles). C’est pour sensibiliser le plus grand nombre sur cette triste réalité qu’a été projeté le film documentaire Je suis, vendredi dernier au Chaplin.
Plus qu’un film, c’est une plongée au coeur d’un centre de rééducation spécialisé dans la prise en charge des personnes qui, à la suite d’un accident ou d’une attaque cérébrale, doivent réapprendre à effectuer certains gestes banals comme s’habiller, porter un verre à sa bouche. Recouvrer la mémoire ou ressentir des choses à nouveau est un défi.
La caméra d’Emmanuel Finkiel (le réalisateur), qui fut lui-même victime d’un AVC, suit la rééducation d’une dizaine de patients parmi lesquels, Christophe, soudainement frappé lors d’une partie de tennis. Une attaque rapidement prise en charge mais qui a complètement fait basculer la vie de ce trentenaire.
Le film met en exergue les thérapies et les activités liées à la rééducation et donne la parole aux patients, aux professionnels et à l’entourage, qui lui, vit entre angoisse et espérance de guérison.
Ce film bouleversant était aussi une belle entrée en matière qui a nourri les réactions des spectateurs, face au docteur Olivier Ille, chef du service neurologie à l’hôpital de Mantes, accompagné de professionnels de santé.
L’une des réactions en a surpris plus d’un. « J’ai eu un
AVC à 6 ans », témoigne la petite Farrah, 8 ans aujourd’hui. Sa maman explique : « Cela s’est passé un soir, sans signes quelconques. Ma fille m’a dit : maman j’ai
le soleil dans la tête, tout en se tapant le crâne puis elle s’est écroulée et a vomi à plusieurs reprises. Je l’ai conduite à l’hôpital où l’on m’a dit que c’était certainement une insolation ou une gastro. Le lendemain devant la présence des mêmes symptômes, nous sommes revenues à l’hôpital. Elle a passé une IRM cérébrale. »
Le diagnostic décèle une rupture d’un vaisseau artériel, suite à une hémorragie. Le début d’une course contre la montre à l’hôpital Necker, et plusieurs années de rééducation. Farrah n’a pas de séquelles mais elle reste suivie.