Le Carnaval des animaux, une fête pour Saint-Saëns
Succès impressionnant de l’Ensemble orchestral de Mantes-la-Ville, qui a fait se déplacer dimanche 800 personnes à la salle Jacques-Brel pour une oeuvre exigeante.
Après la version parodique jazz du Carnaval des animaux lors du festival Blues-sur-Seine, c’est cette fois la version originale, celle de Camille Saint-Saëns, qui était proposée dimanche à la salle Jacques-Brel. Une salle pleine à craquer pour venir entendre l’Ensemble orchestral de Mantes-la-Ville dirigé comme toujours de main de maître par Jean-Luc Fillon. En prélude au Carnaval, le public a pu entendre des oeuvres de John Williams, Jan de Haan, John Barry et surtout réserver une ovation remarquée et bissée à Virginie Moreira dans l’Aigle
noir de Barbara. Festive, cette version du Carnaval des animaux l’est tout autant que la version jazz. Ne serait-ce que par le récit qui l’accompagnait dimanche, dit par l’ancien libraire de la Réserve Stéphane Bernard, et tiré de la version d’un des plus célèbres
chansonniers des années 19501960, Francis Blanche. Un texte en forme de « fête éblouissante », véritable régal pour les oreilles où chaque groupe d’animaux est décrit à la sauce du coauteur de ce fameux feuilleton radiophonique des années 1960, Signé Furax. Ici, les poules « gloussent, caquettent », les
tortues « dansent le Cancan et se hâtent avec lenteur », les
éléphants « sont des enfants qui se trompent énormément », le kangourou est un « athlète universel recordman du saut en longueur », l’âne
est « las d’être une bête de somme s’est mis un bonnet d’homme ».
Fraternité
En parfaite… harmonie avec le texte, l’orchestre lui répond, chaque groupe d’instruments se chargeant d’imiter tel ou tel animal. Les hautbois et les flûtes pour la marche du lion, les tubas et saxos barytons pour les poules et les coqs, le gros tuba pour l’éléphant, les flûtes et trombones à coulisse pour l’âne, les clarinettes pour le kangourou… Une mention spéciale pour une élève du cycle 3 de l’ENM, la violoncelliste Anne Lekieffre, dans le rôle du cygne, avant le finale du Carnaval où les animaux « oublient leurs chaînes » et dansent et fraternisent, « le loup avec l’agneau, le tigre avec le chevreau »… Un finale qui n’est pas la fin de cette fête musicale qui continue avec notamment Pierre et le loup et la chorale Et Caetera… Ovation monstre du public.