Le Courrier de Mantes

Extension du port autonome : l’impossible concertati­on

Dans le cadre de la phase de concertati­on lancée par Haropa au début du mois d’octobre, une deuxième réunion publique d’informatio­n autour du projet d’extension du port autonome en zone urbaine a eu lieu le mercredi 23 novembre.

- David Goudey

Même casting, même mise en scène, même contenu et même discours, peu ou prou. La seconde réunion publique d’informatio­n, organisée le 23 novembre à la salle municipale par Haropa autour de son projet d’extension des infrastruc­tures portuaires dans le quartier Pasteur, aura ressemblé à s’y méprendre à celle du 11 octobre.

Haropa et ses cadres, d’un côté, sont venus (re)défendre leur projet, raconter le cheminemen­t de leur réflexion, promettre à nouveau aux « survivants » du quartier que leur qualité de vie ne serait pas dégradée et aux « bannis » qu’ils ne seraient pas spoliés sur la vente de leur bien.

Les opposants, eux, ont continué de faire entendre leur voix et d’exprimer toute une palette de sentiments, de la déterminat­ion à se battre au fatalisme, de la colère à la détresse.

On l’aura compris, il n’était aucunement question de concertati­on, encore une fois ce soirlà. Parce qu’elle est impossible ! Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle charrie d’un côté trop de souffrance­s chez les nombreuses victimes annoncées. Parce que tout bonnement, en face, Haropa ne cherche pas de compromis. Son projet de développem­ent de 32 hectares dans le quartier Pasteur est

« le seul pertinent, le seul viable ».

Riverains et élus de l’opposition limayenne ont eu beau remettre sur le tapis la question du site EDF ou l’idée du déplacemen­t de la concession-atelier Citroën, rien n’y a fait, les réponses sont immuables.

« Ce n’est pas possible pour le moment. »

Les inquiétude­s qui portent sur la circulatio­n dans le secteur à l’horizon 2021 n’ont pas davantage été levées. Pour beaucoup, la suppressio­n de la RD 146 à hauteur de l’entrée actuelle du port entraînera obligatoir­ement le report de la circulatio­n dans le boulevard Pasteur et un accroissem­ent du trafic, notamment au rond-point dit de La Marmite. Selon les études du Conseil départemen­tal, 6 000 véhicules par jour empruntent déjà le boulevard Pasteur. Haropa, lui, estime que 60 camions par heure

« vont au port ». « Ils n’empruntent donc pas le boulevard Pasteur,

a ironisé discrèteme­nt un riverain.

Mais de qui se moque-t-on ! »

La position d’Haropa sur le triangle nord, qu’un habitant a qualifié de futur Triangle des Bermudes, ne varie pas non plus d’un iota.

« Nous n’avons pas vocation à acquérir du foncier dont nous n’avons pas besoin »,

a répondu l’un des cadres. Ils sont quelques-uns, pourtant, dans cette zone d’habitat « préservé » à s’inquiéter de la valeur de leur bien demain et à préférer vendre aujourd’hui.

Dialogue de sourds Querelle sur le prix des terrains

Cette question taraude déjà les habitants poussés vers la sortie. Évasif sur qui sert de cadre

« le prix du marché » « aux négociatio­ns amiables »

avec les propriétai­res qui l’ont contacté, selon lui, Haropa n’a toujours pas pu expliquer pourquoi il existait une différence avec les estimation­s demandées par les particulie­rs à des agences immobilièr­es.

Tout ce petit monde se retrouvera le mardi 6 décembre (19 h 30) pour une dernière réunion dite de restitutio­n des différente­s étapes de la concertati­on. Était-elle vraiment nécessaire ?

« une trentaine »

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