Quand on parlait « bouaflu »
Passionné d’histoire locale, Philippe Le Bomin vient de publier une brochure avec l’aide des Amis du Mantois. Il y fait revivre la façon de s’exprimer des habitants du village, du temps où l’on parlait bouaflu.
Placé sur l’autoroute A 13, hélas aujourd’hui disparu, un panneau indiquait « Village
d’Ile-de-France » à la hauteur de Bouafle. C’est que la petite commune était caractéristique des villages franciliens d’autrefois. Un monde de paysans et de maraîchers, aujourd’hui révolu.
Les habitants de Bouafle avaient un caractère bien trempé et des expressions propres au village. Administrativement, les résidants de la commune s’appellent les Bouaflais, mais la dénomination de Bouaflus a longtemps perduré et a donné son parler local. Pas vraiment un patois, mais une façon de s’exprimer avec des formules spécifiques.
C’est ce parler que Philippe Le Bomin, passionné d’histoire locale, a voulu sauver de l’oubli.
Avec le soutien de l’association, Les Amis du MantoisGREM, il vient d’éditer une brochure intitulée Quand les Bouaflais parlaient « Bouaflu ».
« Il faut comprendre le bouaflu comme un langage de commodité entre paysans, pour être facilement compris et ne pas se fourvoyer dans des tournures trop savantes employées par les « gens de la ville ». Certains mots comme acalvatré, acouflé, ou embrignolé parlent d’eux même, à la manière d’onomatopées. Le mot « bouaflu » trouve en réalité son origine dans la manière un peu péjorative qu’avaient les habitants des villages voisins de désigner les habitants de Bouafle et ceux-ci, au lieu de le ressentir comme une atteinte à leur dignité, acceptèrent le terme, même par dérision », explique
Philippe Le Bomin.
Pour collecter ces pépites du
langage imagé qui avait « le mérite de donner de la couleur aux conversations et de faire se distinguer les habitants d’une région, voire d’un village », Philippe Le Bomin a fait appel à quelques anciens de la commune, les familles Herserant et Mangin, Yvonne Lebaille, Madeleine Muret, Didier Dufays, Marc Chavin, Pierre Vauthier, Claude Baudin et Alain Le Vacon. Y a qu’à leu’z y dire, comme aurait dit leurs grands-parents.
De la couleur aux conversations