Hôpital de Mantes : la cardiologie renaît
Le service cardiologie de l’hôpital François-Quesnay a mis longtemps pour se relever du départ de la coronarographie. Pourtant, à force d’y croire et grâce à une nouvelle stratégie, la cardio est aujourd’hui à la pointe.
Après la fermeture de la coronarographie de l’hôpital François-Quesnay de Mantes-la-Jolie, le service cardiologie s’est retrouvé en souffrance. Pour le relancer, l’hôpital, en partenariat avec celui de Poissy, a décidé de miser sur la rythmologie cardiaque, qui concerne notamment la pose de stimulateurs. Le service revient aujourd’hui à la pointe.
À l’hôpital François-Quesnay de Mantes-la-Jolie, le service cardiologie, c’est un peu le phoenix qui renaît de ses cendres. Depuis la fermeture du service de coronarographie* par l’Agence régionale de santé parce qu’il n’avait pas atteint les seuils exigés, la cardiologie ne fonctionnait pratiquement plus.
« Il y a un an, nous recherchions des cardiologues, mais ne parvenions pas à en trouver, Mantes n’étant ni proche de Paris, ni situé en proche banlieue », résume le docteur Michel Pathé, chef de service.
Une stratégie payante Sérénité dans les couloirs
Pour parvenir à relancer le service, il a fallu se retrousser les manches et changer de stratégie. Un renouveau rendu possible grâce, notamment, au Groupement hospitalier de territoire, qui permet à Mantes de collaborer avec Poissy.
« Ce partenariat nous a permis de nous diriger vers la rythmologie de niveau 1, à savoir la pose de stimulateurs cardiaques (NDLR : plus communément appelés pacemaker) », poursuit Stéphane Hazan, le président de la commission médicale d’établissement.
Dans le même temps, le Centre intercommunal de Poissy-Saint-Germain-en-Laye prend en charge les cas de niveau 2, c’està-dire la rythmologie lourde. Cette collaboration permet également « un parcours de soins adapté à chaque patient afin de mieux le prendre en charge ». L’idée directrice étant de rendre le service pérenne.
Le coroscanner développé
Dans le même temps, le coroscanner a été développé.
« C’est une imagerie non invasive qui se pratique lors de consultations, en dehors de l’urgence », explique le docteur
Pathé, et qui permet donc un suivi régulier et précis des patients atteints de problèmes cardiaques.
Remplacé il y a deux ans, le scanner équipé d’un logiciel spécifique, permet ce genre d’examen cardiaque.
« C’est un scanner hautedéfinition. À présent, nous souhaitons également équiper le service d’une imagerie par raisonance magnétique (IRM) cardiaque. Ce matériel devrait être disponible d’ici une année », complète Valérie Gaillard, la directrice déléguée de l’établissement.
Convention public/ privé abandonnée
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette nouvelle stratégie est payante. Les soins intensifs, bien qu’ayant mis deux années avant de fonctionner à nouveau normalement, connaissent aujourd’hui une activité importante. « Le partenariat avec Poissy nous a également conduits au non-renouvellement de la convention avec l’hôpital privé d’Evecquemont pour la coronarographie. Aujourd’hui cet examen se pratique à Poissy car nous avons souhaité privilégier le partenariat public/public », explique la directrice.
Et, de l’aveu du docteur Michel Pathé, aucun patient ne s’en plaint.
« Lorsqu’une personne est en consultation pour un problème cardiaque et qu’on l’envoie à Poissy parce qu’elle a besoin d’une coronarographie, elle est d’accord. D’autant que nous lui expliquons que nous travaillons ensemble. Cela garantit un suivi optimum pour le malade. Les patients viennent nous voir, et reviennent ensuite. Cela
prouve leur satisfaction », poursuit-il.
En déambulant dans les couloirs du service cardiologie, guidé par le chef de service, on sent une véritable sérénité du côté des équipes. Michel Pathé ouvre volontiers les portes pour nous montrer les équipements. Sa fierté ? Sans aucun doute la salle de pose de stimulateurs cardiaques, toujours prête à accueillir un patient. « L’air y est régulé afin que la température soit parfaite. Si un patient se présente et qu’après les différents examens, nous détectons qu’il a besoin d’un pacemaker, nous pouvons réaliser l’opération immédiatement ! »
Les docteurs ont du coeur
Depuis l’arrivée de la rythmologie en août dernier, les chiffres sont en hausse régulière. « En novembre, nous avons atteint la cible d’activité, et cela va continuer de monter en puissance », précise Stéphane Hazan.
Après des années de souffrance, des manifestations à la pelle pour sauver le service de coronarographie, une pétition ayant réunie plus de 30 000 signatures, l’hôpital de Mantesla-Jolie peut aujourd’hui se targuer de proposer aux malades du Mantois un service cardiologie digne de ce nom, et à la pointe de la technologie. Sept médecins s’y relaient jour et nuit, accompagnés par une équipe d’infirmières et de manipulateurs radio très performants.
Et si un temps, François-Quesnay était l’endroit à éviter en cas de problème cardiaque, les patients peuvent aujourd’hui s’y rendre en confiance. Les médecins possèdent le meilleur matériel pour les soigner et prennent à coeur leur mission : celle de soigner celui de leurs malades.
* : La coronarographie est une technique d’imagerie médicale utilisée en cardiologie pour visualiser les artères coronaires en cas de suspiscion de maladie coronarienne.