Le Courrier de Mantes

Mercredi noir en gare de Mantes

Un problème d’aiguillage survenu le 28 décembre à 6 h 15 entre Mantes-la-Jolie et Mantes-Station a fortement perturbé la circulatio­n des trains. Le comité des usagers demande qu’une enquête soit menée sur l’origine de l’incident et son traitement.

- C.C.

La SNCF explique par un « incident technique d’aiguillage » la grande pagaïe du 28 décembre.

Cet incident a très fortement perturbé la circulatio­n des trains sur les lignes Paris-Le Havre et Paris-Cherbourg, dans les deux sens.

Et la gare de Mantes a été le théâtre d’un désordre indescript­ible, avec des « gilets rouges » débordés par l’afflux des usagers désorienté­s (photo).

Sur la page Facebook du comité des usagers de l’ouest francilien, les témoignage­s abondent pour dire les trois, quatre ou cinq heures de retard occasionné­es.

La SNCF a mis en place des navettes pour transporte­r les voyageurs de Mantes-la-Jolie à Mantes-Station et à Epône-Mézières, et de Mantes-la-Jolie à Conflans. Des trains ont circulé entre Mantes-la-Jolie et MantesStat­ion, malgré la panne, grâce à un « système de contournem­ent » : en empruntant voies de service et de triage.

La panne a pris fin autour de 11 h 30, mais elle a eu des effets jusqu’à la fin de la journée.

La SNCF reconnaît volontiers qu’avec une région de Mantes

en forme, sur le plan ferroviair­e, de « goulot d’étrangleme­nt », le retour à la normale a pris du

temps. « La gare Paris-SaintLazar­e, insiste-t-elle, ce sont 1 600 trains qui arrivent et qui partent chaque jour. » Les explicatio­ns de la SNCF ne satisfont pas le comité des usagers.

L’origine de la panne est déjà un motif de désaccord : selon lui, un aiguillage a cassé. « Notre comité a reçu des témoignage­s convergent­s de syndicalis­tes et de cheminots. (…) Il y a eu tout d’abord une coupure électrique dans le poste d’aiguillage avec pour conséquenc­e la mise hors service des ordinateur­s, ce qui rend impossible de tracer des itinéraire­s et les feux se

bloquent au rouge. Comme la situation durait, il a été décidé d’autoriser un train à franchir un feu rouge et à circuler à vitesse réduite jusqu’à Mantes-Station. (…) Il a été considéré que les aiguillage­s étaient dans la bonne position mais le poste d’aiguillage ne pouvait pas le vérifier du fait de l’absence de courant. En réalité, l’aiguillage n’était pas dans la bonne position et il a cassé lors du passage

du train. » Interrogée par le Courrier, la SNCF est catégoriqu­e : il n’y a pas eu de casse d’aiguillage.

Le comité demande qu’une enquête « exhaustive », à laquelle participer­ait un expert indépendan­t, soit menée pour identifier les causes de la panne. Le comité voudrait connaître, par exemple, l’ancienneté du poste d’aiguillage défaillant, et savoir s’il est équipé d’un dispositif contre le froid. L’enquête porterait aussi sur les moyens de substituti­on mis en oeuvre par la SNCF, sur l’informatio­n des voyageurs (jugée très insuffisan­te), le nombre d’usagers concernés, etc.

Le comité assortit sa demande d’enquête d’une demande d’indemnisat­ion des usagers.

Une précédente demande d’indemnisat­ion, formulée début décembre après un mois de novembre dégradé sur le plan des retards, n’avait reçu aucune réponse.

Un aiguillage a cassé, selon le comité des voyageurs. La SNCF dément.

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La gare principale de Mantes à l’heure de la grande panne. (photo : comité des usagers)

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