Le Courrier de Mantes

Marcheur devant l’Éternel

Émile Sarboni, 75 ans, est reparti sur la route de Saint-Jacques-de-Compostell­e (Espagne), le 1er janvier. L’ancien employé de Calcia, très croyant, a fait de ce pèlerinage un voyage sur les traces de son passé.

- David Goudey

Il parle d’une d’envie irrépressi­ble, « d’une hargne en

moi ». Neuf ans après ce qu’il pensait être son dernier voyage en Galice (Espagne), Émile Sarboni est reparti le 1er janvier pour un nouveau pèlerinage sur les routes menant à Saint-Jacques-de-Compostell­e.

Enfant d’Oran

Lorsque nous l’avons rencontré, l’ancien agent d’entretien de la cimenterie Calcia envisageai­t un départ du village italien de Châtillon, dans la Vallée d’Aoste, après un trajet en bus entre Paris et Chamonix le 30 décembre. « J’espère pouvoir rejoindre ensuite Châtillon en transports. Sinon, j’aviserai. »

Le Gargenvill­ois a déjà rallié à quatre reprises ce lieu saint du catholicis­me (2003, 2005, 2007 et 2008). Il a également à son actif un Gargenvill­e-Mont Saint-Michel et retour (2004) et un Brest-Lourdes-Rome (2006). En 2007, il a également emmené ses baskets jusqu’à Fatima (Portugal) après son étape à Saint-Jacques-de-Compostell­e.

Pourquoi partir cette fois de la Vallée d’Aoste ?

Pour comprendre, il faut revenir loin en arrière, aux racines et à Oran (Algérie), où il est né en 1941. « J’ai été très marqué par un prêtre italien salésien durant mon enfance, explique

Émile, les larmes aux yeux. Il était là pour mes deux communions et s’occupait du patronage. En 1993, je l’ai revu pour la première fois depuis mon départ d’Algérie, en 1961 pour mon service militaire à Dijon. C’était à l’occasion d’un séjour à Tignes chez mon fils. Je lui ai rendu visite à Courmayeur, où il était en poste. »

Ce père de quatre enfants marche en effet cette année sur les traces de son passé. Avant de remonter vers Saint-Jacquesde-Compostell­e, il a ainsi programmé un détour par Almería (Andalousie), la ville natale de sa mère. Combien de temps va durer ce périple ? « On sait quand on part, jamais quand on va arriver », répond, l’oeil malicieux, Émile, qui a pris

l’habitude de consigner ses souvenirs dans un journal. Pour être prêt physiqueme­nt, il s’est astreint à un minimum de 4 heures de marche quotidienn­e ces deux derniers mois. Il a été aussi question de préparatio­n mentale, où plutôt spirituell­e.

Il était une foi

Fervent croyant, Émile avait déserté les bancs de la messe dominicale ces dernières années. « J’y suis retourné régulièrem­ent et ça m’a remis complèteme­nt dans les roues. » La foi est en effet le moteur du Gargenvill­ois. Lui qui n’a découvert la marche que quelques mois avant sa retraite en 2001 dit ne jamais faire le chemin seul. « Il m’accompagne toujours », glisse Émile en levant la tête et les yeux vers le ciel. Quand on lui demande si ce voyage sera le dernier, il répond d’ailleurs sans ambiguïté : « Si Dieu le veut ! »

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Émile Sarboni compte déjà quatre pèlerinage­s vers SaintJacqu­es. À son actif également, un Brest-Lourdes-Rome.

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