Ecquevilly se remet d’aplomb
Après un démarrage de saison perturbé par le forfait général de l’équipe première senior, l’ESCE rebondit et va d’ailleurs reprendre les entraînements seniors dès ce début d’année.
Le vice-président Sabri Labidi tient d’ailleurs à relativiser cette entame :
« On est repartis sans les seniors A et B et sans les U19, on tient d’ailleurs à remercier la mairie de maintenir notre budget malgré cet accroc. Mais pour autant, on a mis la barre haute au niveau qualitatif car on porte des projets qui vont au-delà du football. »
Lui et le nouveau président Jean-Luc Rossignol veulent redonner sa vocation au club, dont le sigle signifie Etoile Sportive et Culturelle d’Ecquevilly, et inculquer des valeurs à ses licenciés :
« On travaille avec la réussite éducative, on met en place des choses comme l’insertion pour les jeunes adultes en échec scolaire, la formation par le sport - par exemple pour les brevets de secourisme - on collabore avec les partenaires publics pour voir si l’on peut obtenir des contrats VAE (validation de l’acquis des expériences, NDLR) ou des contrats aidés. »
poursuit Sabri Labidi, L’ancien athlète n’en est pas pour autant permissif :
« Je suis franchement contre l’assistanat ou la facilité. On sait que quand c’est dur, les gens adhèrent. Et, sans abuser, on va mettre plus de rigueur dans notre fonctionnement et nos entraînements »
histoire de responsabiliser les joueurs. L’initiative d’augmenter le prix des licences est emblématique de cette envie :
« On a signé un partenariat avec un équipementier qui va habiller toutes nos formations. Et quand un adulte paye son paquetage, c’est un paquetage offert pour un enfant du club. On souhaite de même que chaque adulte du club parraine un enfant. »
Sur les 150 € versés, 30 sont dévolus pour le paquetage enfant, le club versant lui aussi une contribution de 30 €. Cette décision n’a pas plu à tout le monde :
« On nous a dit : c’est cher, je suis au chômage, je ne pourrais pas payer. Mais si vous êtes au chômage, votre priorité ne doit pas être de jouer au football mais de trouver un emploi ! Ce n’est quand même pas à 20 ans qu’ils vont faire carrière dans le football. »
Sérieux et rigueur
Si les défections ont été nombreuses, menant en partie au forfait général de l’équipe fanion, les éducateurs ont fait le dos rond et continué à travailler :
« On a remonté une équipe vétérans,
Après un départ un peu poussif, on s’est ressaisis et on vient récemment de battre le leader jusqu’alors invaincu. »
reprend le vice-président. Conflans s’est en effet pris une rouste 6-1 chez les Ecquevillais.
« À travers le succès des vétérans, les seniors se sont rendus compte que notre projet pouvait tenir la route »,
estime-t-il. Du coup, les dirigeants devraient rouvrir la section seniors dès ce début d’année.
« Les partants vont revenir »,
prédit Sabri Labidi confiant. Il assume de toute façon sa politique et enchaîne :
« Souvent, la vitrine d’un club, c’est son équipe fanion. Nous, on va changer notre fusil d’épaule. Désormais, ce seront les enfants la vitrine du club. »
En développant l’école de football, les plateaux, les activités ludiques et en accentuant les valeurs vues comme fondamentales, Ecquevilly devrait alors booster sa formation :
« C’est par ces choses-là qu’on construira une bonne équipe pour demain. Pas en vendant du rêve. Comme on dit, l’amour ne se vit pas, il se construit. Pour le sport, c’est pareil. À nous d’apprendre à l’enfant à travailler, à s’accaparer un savoir-faire plutôt que de lui faire croire qu’il va devenir un nouveau Zidane. »