Suspense à droite dans la 8e circonscription
Qui partira à droite à la reconquête de la 8e circonscription, aujourd’hui tenue par la socialiste Françoise Descamps-Crosnier ? Plusieurs noms circulent, dont celui de Karl Olive, le maire de Poissy et un proche de Pierre Bédier.
À droite, les grandes manoeuvres ont commencé en vue des élections législatives. Pour Les Républicains, le département des Yvelines est quasiment en ordre de marche. Sur douze circonscriptions, dix ont déjà leurs candidats désignés. Partant certainement du principe qu’on ne change pas une équipe qui gagne, les instances nationales ont investi les députés sortants (voir encadré ci-dessous).
La 7e circonscription (canton d’Andrésy, de Conflans-SainteHonorine, de Triel-sur-Seine et de Meulan sauf les communes des Mureaux et de Chapet) est réservée à l’UDI et tenue par le centriste Arnaud Richard qui devrait logiquement être reconduit malgré les tensions qui règnent actuellement entre Jean-Christophe Lagarde, le patron de l’UDI, et les responsables du parti Les Républicains.
Les appétits aiguisés
Reste le cas de la 8e, celle du Mantois (cantons de Mantesla-Jolie et de Limay). Gagnée de haute lutte par la socialiste Françoise Descamps-Crosnier dans la foulée de l’élection de François Hollande en 2012, elle n’a toujours pas de candidat investi à droite. Mais elle aiguise les appétits. Et pour cause, c’est la seule circonscription, avec la 11e, tenue par Benoît Hamon, a avoir basculé à gauche. Elle est tout à fait prenable par la droite.
Bien évidemment, l’influence de Pierre Bédier plane sur la 8e.
« C’est lui qui a les clés du camion. Rien ne pourra se faire sans son accord »,
note un observateur avisé. La 8e, c’est son fief. Il en fut deux fois député sans jamais toutefois réussir à terminer son mandat. La première fois en1997, il fut balayé par la dissolution de l’Assemblée nationale, une décision de son mentor Jacques Chirac. La seconde en 2009, sa condamnation à une peine de 3 ans de privation de droit civique et d’inéligibilité dans l’affaire Delfau l’obligea à renoncer à son siège au palais Bourbon. En se faisant nommer in extremis comme député en mission longue, il évita une élection partielle et put transmettre le flambeau à Cécile Dumoulin.
Mais il ne semble pas que cette dernière figure sur la liste des prétendants. Du côté des femmes, le nom de Marie-Célie Guillaume a circulé un temps. Venue des Hauts-de-Seine et fraîchement élue au conseil départemental des Yvelines sur le canton de Mantes, en binôme avec Pierre Bédier justement, Marie-Célie Guillaume n’a finalement pas été retenue.
Karl Olive en favori ?
Parmi les candidats potentiels, on note Michel Vialay. Mais le maire de Mantes-la-Jolie est-il encore - suffisamment - dans les petits papiers de Pierre Bédier ? Pas si sûr. Par exemple, il n’a pas obtenu de vice-présidence au sein de la communauté urbaine GPS&O alors qu’il est le maire de la plus grande ville. Et ce n’est pas tout. Lors de la récente désignation aux postes clés du nouvel organisme de logement social Les Résidences Yvelines et Essonne qui succèdent à l’Opievoy, Raphaël Cognet lui a été préféré (lire par ailleurs en page 13). Michel Vialay n’a peut-être pas donné satisfaction lors de son passage à la tête de l’Opievoy.
Plus récemment, le nom d’un autre proche de M. Bédier revient sur toutes les lèvres. Celui de Karl Olive. Le très ambitieux maire de Poissy viendrait-il batailler en terres mantaises ? Ce n’est pas impossible. En effet, son rêve de palais Bourbon ne peut a priori pas passer par la case de la 12e circonscription, celle de Poissy qu’il devrait logiquement briguer. Elle est occupée par l’ex-champion de judo et ancien ministre des sports sous Fillon III, David Douillet, actuel président de la fédération des Yvelines du parti Les Républicains. On voit mal ce dernier céder sa place au maire de Poissy. Ailleurs dans le département avec tous les sortants LR, l’horizon est sérieusement bouché. Reste donc la 8e. Et à y regarder de plus près, ce parachutage de quelques dizaines de kilomètres arrangerait bien tout le monde chez Les Républicains. Pierre Bédier aurait un de ses fidèles sur ses terres. Ce pourrait même être l’occasion de tester Raphaël Cognet comme suppléant et de le mettre dans la lumière pour la suite des événements. David Douillet serait tranquille sur la 12e et le parti aurait la paix.
Mais ce gentlemen’s agreement conviendra-t-il à la commission nationale d’investiture ? Le conseil national qui s’est réuni samedi 14 janvier a validé la majorité des candidatures. Mais elle n’a pas encore tranché sur les cas épineux …