L’ours sous toutes ses coutures
L’origine de la fameuse expression « d’ours mal léché », employé à propos d’un homme grossier, c’est à la conférence sur l’Ours faite samedi, par François Guy, à la librairie la Nouvelle Réserve qu’on en a eu le fin mot : « Ils sont si petits à leur naissance, que pour qu’ils survivent, les mamans ourses doivent les lécher pendant des mois. » Voilà l’une des très nombreuses anecdotes qui ont émaillé la conférence de deux heures, illustrée de nombreux visuels, donnant lieu à autant de commentaires surprenants.
Après avoir souligné que « l’ours est très mode : la preuve l’exposition qui lui est consacrée actuellement et jusqu’en juin au Jardin des Plantes (Paris) », l’intervenant est parti des origines : il y a 60 000 ans. À Lascaux et à la grotte Chauvet, on a retrouvé des ossements d’ours et d’hommes mêlés et des peintures rupestres… Puis on est remonté jusqu’à nos jours en passant par les multiples approches de l’ours au cours de l’Histoire : d’abord divinité et roi des animaux, il sombra dans la déchéance : les saints de l’Église en ayant fait un démon. Il a repris du poil de la bête avec Roosevelt, le président américain qui a lancé la mode des nounours en peluche. On a conclu sur sa quasi-disparition en France jusqu’à sa réintroduction dans les Pyrénées où on en compte maintenant une quarantaine.
Chemin faisant, on a glané plein d’infos sur son « inclassable » anatomie et rythmes de vie qui ont déterminé le calendrier païen puis chrétien. De nos jours, l’ours subsiste dans de nombreuses traditions, fêtes, blasons de villes et même pays.