Le « modeste » Poussin a imposé un genre
« La peinture est une imitation faite avec des lignes et couleurs de tout ce qui
se voit sous le soleil » définit Nicolas Poussin (1594-1665), le
« héros » de la dernière conférence de Maurice Martin (Université Corot), jeudi, à la salle municipale. Comme d’habitude, ce cycle consacré aux peintres faisant un tabac, la salle était comble.
L’inventeur du classicisme à la française
Incroyable personnage que ce Poussin-là, « un modeste » qui pourtant, va évincer la peinture « à la mode » de l’époque à savoir le Caravage et les autres baroques italiens et inventer « le classicisme » à la française. Contrairement aux peintres en vogue qui privilégient la sensualité, le mouvement et la couleur, Poussin donne la primauté au dessin, à l’esprit et aux sujets nobles (mythologiques et bibliques). Il privilégie les couleurs primaires -rouge, bleu, vert- et le « pâle » contrairement au fameux « clair-obscur ». Pas de portraits non plus- dans son importante production de 400 tableaux. Il va aussi lancer « le paysage, un genre qui n’intéressait
personne ». Au fil des visuels que Maurice Martin commente, on voit son évolution, ses progrès depuis ses débuts.
C’est truffé d’anecdotes souvent drôles ; de petites histoires dans la grande Histoire ; de points de détails aussi : Ainsi, en route, on découvre l’existence d’un empereur romain nommé Olibrius… ou la fin des auréoles sur les tableaux. Cette abondance « d’entrées en
matière » explique sûrement le succès de ces conférences et ce n’est pas la prochaine qui le démentira. Il y sera question du Rococo avec Watteau, Boucher et Fragonard et ce sera le 2 février, toujours à 14 h, à la salle municipale