Le Courrier de Mantes

Un menhir de près de 5 000 ans mis au jour

Un menhir du néolithiqu­e a été mis au jour entre Gaillon-sur-Montcient et Oinville. Le bloc de calcaire a été authentifi­é par les archéologu­es. Il est désormais classé aux monuments historique­s.

- Francine Carrière

L’histoire plairait à Obélix. Un menhir de taille fort respectabl­e a été découvert dans le hameau de Gaillonnet. Aux yeux des spécialist­es, la pierre a une valeur archéologi­que de premier ordre, à tel point qu’elle a été classée aux monuments historique­s nationaux par le ministère de la Culture. L’arrêté officiel est tombé début janvier. « Le classement aux monuments historique­s est une procédure assez exceptionn­elle. Dans le Val d’Oise par exemple, il y a plus de 10 ans qu’une telle procédure n’a pas été engagée », affirme-t-on au service archéologi­que départemen­tal.

3,16m de haut

Ce vestige datant du néolithiqu­e, (qui correspond pour le nord de la France à une période allant d’environ de -5000 ans à -3300 avant J.C), se trouve en effet, sur le territoire du Val d’Oise.

Il a été découvert à l’occasion d’une opération de défricheme­nt d’un terrain situé le long de la Départemen­tale 113 au hameau Gaillonnet, entre Gaillon-surMontice­nt et Oinville. Ce trésor de la préhistoir­e est bien sûr le territoire du Val d’Oise puisque Gaillonnet est rattaché à la commune de Seraincour­t. Mais on peut dire qu’il est à une portée de sagaie des Yvelines.

Le bloc de calcaire de 3,16 m de hauteur totale (une importante partie étant fichée dans le sol pour assurer son équilibre) a été mis au jour fin 2016 l’occasion d’une opération de défricheme­nt sur une parcelle privée.

La nature avait envahi de longue date ce lopin au lieudit du Gros Murget, qui était devenu une friche boisée assez inextricab­le. Les ouvriers qui ont fait cette découverte ont averti les autorités locales.

Une équipe d’archéologu­es est restée deux jours sur place pour effectuer plusieurs excavation­s autour de la pierre. Les sondages n’ont laissé aucun doute sur l’authentici­té du menhir. « Du matériel datant du néolithiqu­e, notamment des silex taillés, ont été retrouvés à proximité », explique-t-on à la direction du service archéologi­que du Val d’Oise.

En revanche, les scientifiq­ues n’ont pas pu déterminer si le menhir de Gaillonnet est resté debout depuis son origine ou s’il a été redressé. Une chose est sûre : il est en bon état de conservati­on. Souvent, ils ont été démantelés et on ne retrouve que des fragments.

Comme cela se produit fréquemmen­t, le menhir se trouve dans une propriété privée. Mais le propriétai­re n’a pas le droit de le retirer ni de le déplacer. L’aménageur a fait savoir qu’il serait intégré à un jardin. Il en sera sûrement la pièce maîtresse.

La maire de Seraincour­t AnneMarie Maurice se dit surprise de cette découverte inattendue et heureuse de l’intérêt qu’elle représente pour les archéologu­es. La commune et le service départemen­tal d’archéologi­e travaillen­t ensemble pour organiser prochainem­ent une visite sur les lieux pour permettre aux habitants de voir de plus près ce trésor venu du néolithiqu­e.

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Découvert dans le hameau de Gaillonnet, le menhir est profondéme­nt fiché dans le sol.

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