Un menhir de près de 5 000 ans mis au jour
Un menhir du néolithique a été mis au jour entre Gaillon-sur-Montcient et Oinville. Le bloc de calcaire a été authentifié par les archéologues. Il est désormais classé aux monuments historiques.
L’histoire plairait à Obélix. Un menhir de taille fort respectable a été découvert dans le hameau de Gaillonnet. Aux yeux des spécialistes, la pierre a une valeur archéologique de premier ordre, à tel point qu’elle a été classée aux monuments historiques nationaux par le ministère de la Culture. L’arrêté officiel est tombé début janvier. « Le classement aux monuments historiques est une procédure assez exceptionnelle. Dans le Val d’Oise par exemple, il y a plus de 10 ans qu’une telle procédure n’a pas été engagée », affirme-t-on au service archéologique départemental.
3,16m de haut
Ce vestige datant du néolithique, (qui correspond pour le nord de la France à une période allant d’environ de -5000 ans à -3300 avant J.C), se trouve en effet, sur le territoire du Val d’Oise.
Il a été découvert à l’occasion d’une opération de défrichement d’un terrain situé le long de la Départementale 113 au hameau Gaillonnet, entre Gaillon-surMonticent et Oinville. Ce trésor de la préhistoire est bien sûr le territoire du Val d’Oise puisque Gaillonnet est rattaché à la commune de Seraincourt. Mais on peut dire qu’il est à une portée de sagaie des Yvelines.
Le bloc de calcaire de 3,16 m de hauteur totale (une importante partie étant fichée dans le sol pour assurer son équilibre) a été mis au jour fin 2016 l’occasion d’une opération de défrichement sur une parcelle privée.
La nature avait envahi de longue date ce lopin au lieudit du Gros Murget, qui était devenu une friche boisée assez inextricable. Les ouvriers qui ont fait cette découverte ont averti les autorités locales.
Une équipe d’archéologues est restée deux jours sur place pour effectuer plusieurs excavations autour de la pierre. Les sondages n’ont laissé aucun doute sur l’authenticité du menhir. « Du matériel datant du néolithique, notamment des silex taillés, ont été retrouvés à proximité », explique-t-on à la direction du service archéologique du Val d’Oise.
En revanche, les scientifiques n’ont pas pu déterminer si le menhir de Gaillonnet est resté debout depuis son origine ou s’il a été redressé. Une chose est sûre : il est en bon état de conservation. Souvent, ils ont été démantelés et on ne retrouve que des fragments.
Comme cela se produit fréquemment, le menhir se trouve dans une propriété privée. Mais le propriétaire n’a pas le droit de le retirer ni de le déplacer. L’aménageur a fait savoir qu’il serait intégré à un jardin. Il en sera sûrement la pièce maîtresse.
La maire de Seraincourt AnneMarie Maurice se dit surprise de cette découverte inattendue et heureuse de l’intérêt qu’elle représente pour les archéologues. La commune et le service départemental d’archéologie travaillent ensemble pour organiser prochainement une visite sur les lieux pour permettre aux habitants de voir de plus près ce trésor venu du néolithique.