Mémoire DU Mantois
Les bas quartiers. Il arrive parfois que l’Histoire aille à l’encontre des décisions des hommes. Ce fut le cas à Mantes le 30 mai 1944 quand les bombes américaines détruisirent tout le centre-ville.
« Tout », sauf ce quartier des bords de Seine que l’on appelait « les bas quartiers ». Cette zone, miraculeusement épargnée, avait été déclarée « îlot insalubre » par le conseil municipal plusieurs années auparavant mais les retards de la procédure d’expropriation avaient bloqué le processus de démolition et de relogement des habitants. Ironie du sort, ce qui était voué à la destruction restait debout et il y eut même à l’époque quelques rares Mantais pour le regretter car tout restait à faire.
Ce n’est que dans les années soixante que la réalisation du projet commença et aboutit à la construction des deux résidences achevées en 1971 : « Quai de la Tour » et « Saint-Maclou ».
Les rues des Ursulines, de la Gabelle, Potard, Blatière sur l’Eau, du Métier, d’Ardennes, de Guernes, de la Brasserie SaintRoch et de la Pêcherie avait alors disparu du paysage.
Pourtant, on retrouve dans le nouveau quartier un « square des Ursulines », la rue de la Brasserie Saint-Roch et, bien entendu, le quai de la Tour qui longe la Seine. Les rues d’Ardennes, de Guernes et de la Pêcherie sont devenues des allées privées. Trois rues sont partiellement restées avec pour chacune une spécificité. En bas de la rue Baudin, il ne reste de la rue Blatière sur l’Eau que la plaque et une seule maison (la rue elle-même est devenue une cour privée). La rue Potard ne comporte également qu’une seule maison et la rue de la Gabelle reste le seul témoignage de ce que pouvaient être les constructions de jadis.
Quant au sous-sol, il se rappelle parfois à la mémoire des habitants par des effondrements de chaussées ou d’espaces verts car les caves sont encore nombreuses à avoir été plus ou moins bien comblées et l’on a même trouvé sur place une importante cavité qui aurait pu servir de glacière pour les pêcheurs. Ce n’est là qu’une hypothèse…