Nathalie Coste : « Une ville c’est un bidonville qui a réussi »
Professeur agrégée d’HistoireGéographie au lycée Saint-Exupéry, Nathalie Coste était l’invitée de l’UPM vendredi soir pour traiter de la Ville et de l’immigration depuis le XIXe siècle.
Partant des travaux sur la jungle de Calais d’un politologue, Sébastien Thierry, ce dernier constatant que la dite jungle n’avait pas seulement produit de la misère mais aussi
« une nouvelle urbanité inventée par les migrants, capable de réorganiser un lien social au milieu des tôles et de la boue »,
Nathalie Coste, a repris la formule de ce politologue selon laquelle
« une ville c’est un bidonville qui a réussi ».
Mais pourquoi croiser l’histoire de l’immigration essentiellement sur celle des mutations urbaines ? Tout simplement parce qu’à chaque étape de cette histoire, la ville
« a été au coeur des stratégies migratoires ».
En 1851, la population étrangère en France représentait seulement 1,05 % de la population totale et en 1911, 89 % des étrangers venaient des pays limitrophes européens. Des étrangers souvent victimes de réactions xénophobes, témoins les Vêpres marseillaises de 1881 où les Italiens sont victimes d’une véritable chasse à l’homme dans les rues. Idem dans les années 1930 où des journaux antisémites comme l’Action française ou Gringoire qui se demandent si la France n’est pas devenue
? De 1955 à 1974, les immigrants arrivent en masse mais le choc pétrolier de 1973 va changer la donne, l’immigration se limitant désormais au regroupement familial et se polarisant principalement en Ile-de-France. En 1946, 18 % seulement de la population étrangère vivait à Paris, contre 40 % ces dernières années.
Aujourd’hui, la crise économique récurrente a entraîné une dégradation des conditions de vie et des rapports sociaux dans les banlieues, un chômage de
« le dépotoir du monde » « ethnicisation de la question sociale »,
masse, une
autant de conditions auxquelles les étrangers ont répondu par des
« solidarités parfois communautaires et par une culture de cités produite par l’exclusion ». « un repli identitaire, une radicalisation religieuse et des difficultés de mixité »
« échec du modèle d’intégration français ».
Mais aussi parfois par lesquels consacrent un
Et pour la conférencière, le passé colonial de la France fait
« qu’on s’interdit de penser le recours à l’immigration comme une ressource. ».
« de Mme Merkel et son pragmatisme en Allemagne. »
qui n’est pas le cas Ce