Le concept de terrorisme en question à l’UPM
Maître de conférences en sciences politiques à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Olivier Grosjean était vendredi soir l’invité de l’UPM dans le cadre de son cycle « Politique et sociétés ». Il abordait cette fois le thème de la radicalisation et des violences et plus spécifiquement le terrorisme.
La violence en politique existe depuis la nuit des temps. Au XXe siècle, certains intellectuels l’ont même légitimée, à l’image de Jean-Paul Sartre préfaçant le livre de Franz Fanon, Les damnés de la terre qui défend la violence contre l’oppression coloniale. Mais il s’agit là d’une opinion marginale. Certes, la violence est aussi ancienne que l’Homme mais depuis le Moyen-Âge et le processus de formation des États, ce sont ces derniers qui ont monopolisé cette violence.
Pourtant, un sociologue de la fin du XIXe siècle, Norbert Elias, considère qu’au cours de l’Histoire,
« la pacification des moeurs »
a entraîné une atténuation de la violence, au point qu’aujourd’hui
« notre seuil d’acceptation de la violence devient de moins en moins haut ».
Une thèse évidemment contestée, déjà depuis la découverte du génocide juif et aujourd’hui, du terrorisme. Manifestement, Olivier Grosjean n’aime pas ce terme dont
« il n’existe aucune définition claire en droit ».
« n’est pas un terme utilisable »
lui, le terrorisme Pour
parce qu’il regroupe une infinité d’actions et de groupes divers. Aussi parce que dans les conflits, on est toujours le terroriste de quelqu’un. Pendant la guerre, les résistants étaient ainsi considérés comme des terroristes par l’occupant nazi.
L’analyse psychologique de la violence n’est pas non plus satisfaisante à partir du moment où on assimile le terroriste à un malade mental, ce qui le réduit à une pathologie.
constate Olivier Grosjean car elle permet
plaît », « La causalité
« de donner une réponse au lecteur profane »
mais une réponse trop simpliste.