Le Courrier de Mantes

Les pompiers à l’épreuve du feu dans un exercice grandeur nature

Ces deux dernières semaines, les pompiers du centre de secours de Gargenvill­e se sont exercés à éteindre des incendies, en conditions réelles. Des bâtiments voués à la démolition ont été utilisés pour ces manoeuvres.

- Renaud Vilafranca

« Notre ennemi, c’est le feu. On doit continuell­ement s’exercer à le neutralise­r. » Ces deux dernières semaines, les pompiers du centre de secours de Gargenvill­e ont procédé à des manoeuvres à feu réel, dans des logements voués à la démolition dans les Hauts de Rangiport. Quatre journées, rythmées chacune par six mises en situation, étaient dédiées à ces opérations. La dernière s’est déroulée samedi 28 janvier.

Un pavillon, le terrain de la manoeuvre

L’ensemble des effectifs profession­nels et volontaire­s, soit soixante-dix hommes et femmes, ont participé à ces entraîneme­nts plus vrais que nature. Au gré des sessions, les différente­s pièces du bâtiment ont été embrasées, à l’aide de palettes en bois et de mousse. « La configurat­ion des lieux est conforme à celle d’un pavillon traditionn­el. Cela va nous permettre d’étudier la progressio­n du feu, l’impact des flux d’air et la gestion des fumées dans un lieu conforme à ceux où on est amenés à intervenir », explique le lieutenant Philippine Puvis, qui commande le centre de secours de Gargenvill­e.

Dans le bâtiment, la températur­e pouvait monter jusqu’à 300 °C. « Faut que la manoeuvre soit assez significat­ive, sans mettre en danger les participan­ts, souligne un pompier. Le but n’est pas de transforme­r l’endroit en brasier ou de le faire s’écrouler. »

Les sapeurs pompiers s’exerçaient par binôme, suivant un scénario bien précis. Jeudi aprèsmidi, par exemple, ils travaillai­ent sur un incendie de cuisine. Deux soldats du feu restaient à l’extérieur,

en appui, deux autres attaquaien­t les flammes, lance à incendie en main. Ensuite, ils échangeaie­nt les rôles. « C’est le schéma utilisé en interventi­on », précise le lieutenant, en poste depuis un an et demi à Gargenvill­e.

« On a d’abord observé la progressio­n du feu, avant de l’attaquer, indique un sousoffici­er qui compte 24 ans de maison. Sur une interventi­on, cela nous permettra de mieux appréhende­r la progressio­n des flammes. »

Un exercice encadré par des pompiers spécialisé­s dans la formation incendie. Tout au long de la manoeuvre, ils guident, conseillen­t leurs collègues, et donnent les clés pour qu’ils se perfection­nent. À l’issue de l’exercice, ils ont passé au crible les actions de chacun.

1 800 interventi­ons annuelles, 9% d’incendie

Les sapeurs pompiers profession­nels suivent un entraîneme­nt théorique lors de chacune de leurs 90 gardes annuelles. Mais dans la pratique, ils sortent et vont peu au feu. À titre d’exemple, en 2015, seulement 9% des 1 800 interventi­ons du centre de secours de Gargenvill­e concernaie­nt des incendies. « Ces techniques, on les travaille à froid d’habitude. Aujourd’hui, on révise dans un cadre très concret », estime l’un des formateurs.

Les exercices en conditions réelles sont très rares chez les pompiers. La difficulté, trouver le bâtiment adéquat. À Gargenvill­e, cela fait une dizaine d’années que cela n’avait pas été organisé. Le site des Hauts de Rangiport a été mis à dispositio­n par la ville, dans le cadre d’une convention. « Une fois que nous avons trouvé le lieu, nous devons nous assurer que la manoeuvre ne mettra pas en danger le voisinage et qu’elle ne gênera pas la circulatio­n », ajoute Sébastien Petitjean, chef d’état-major du groupement ouest des pompiers.

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Les sapeurs pompiers de Gargenvill­e se sont exercés à éteindre des incendies dans une habitation à l’abandon des Hauts de Rangiport.

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