Un barrage contre la mortalité routière des batraciens
La saison de la reproduction n’est pas sans dangers pour les batraciens. Courant février, crapauds, grenouilles, tritons et salamandres vont sortir de leur phase d’hibernation, quitter les bois de Gambais, et se diriger vers l’étang des bruyères pour s’accoupler. La traversée de la départementale 112, qui les sépare du point d’eau, les confronte aux dangers de la route.
Pour éviter l’hécatombe, un batracodrome a été aménagé au bord de cet axe qui relie Gambais à Gambaiseuil, mardi 31 janvier, date de la Journée mondiale des zones humides.
Il s’agit d’une bâche en plastique de 130 mètres, située de part et d’autre de la chaussée, qui barre le passage aux batraciens. Ainsi, ils sont contraints de longer la voie et tombent dans des seaux qui font partie du dispositif et sont installés à cinq mètres d’intervalle.
Tous les matins, des volontaires viendront récupérer les
batraciens pris au piège pour les emmener de l’autre côté de la route, à l’aller, comme au retour. « Ils courent le même
danger après la ponte », précise Nicole Meyer, membre de l’Association terroir et nature en Yvelines (Atena 78) et responsable de l’opération. Ces bénévoles se chargeront aussi de faire l’inventaire des différentes espèces, capturées pour la bonne cause.
1 000 spécimens de plus en neuf ans
Ce système temporaire sera remisé début avril, une fois la saison des amours terminée. Depuis l’installation du premier batracodrome, il y a neuf ans, Nicole Meyer constate une importante augmentation du nombre de batraciens dans le secteur : « Quand nous avons commencé, on en avait dénombré 800. L’an dernier, il y en avait 1 800. Cette année, on en attend près de 2 000, se
réjouit-elle. C’est le signe que
cette initiative est très utile pour leur protection. »
Pour la cinquième année consécutive, les élèves du lycée horticole du Tremblay-surMauldre ont contribué à l’installation du dispositif, aux côtés des bénévoles d’Atena 78.