« Moins de députés, plus de moyens »
Françoise Descamps-Crosnier le reconnaît : ce n’est pas si simple de recruter des assistants
parlementaires. « On recherche des compétences professionnelles, une capacité d’adaptation pour passer d’un sujet à un autre très rapidement, un relationnel facile tant avec les particuliers que les acteurs de la vie publique. Il faut beaucoup de polyvalence et de disponibilité. On a besoin de loyauté et de confiance. On ne peut pas recruter à pôle emploi, ni rechercher dans le réservoir des sympathisants et des militants. C’est donc compliqué. » Ce n’est pas pour autant que la députée accepte la solution qui consiste à recruter un membre de sa famille : « Je connais des parlementaires qui emploient leurs enfants comme assistants. Ils ont les compétences et ils travaillent autant que les autres. Mais pour éviter tout excès, toute possibilité d’un éventuel privilège, le meilleur moyen est d’empêcher l’embauche d’une personne ayant un lien familial direct. Il n’y a pas besoin de loi pour cela. Un simple règlement intérieur suffit, comme c’est le cas au Parlement européen ou dans d’autres pays », souligne-t-elle. Quant au montant des sommes perçues par l’épouse de François Fillon, elle trouve cela « incroyable et inadmissible ». Elle estime que cette affaire fait
du mal à tous les élus : « Tout scandale qui touche des élus a des retombées sur toute la classe politique. La grande majorité est honnête et investie, mais plombée par ceux qui font des excès. »
Personnellement Françoise Descamps-Crosnier emploie deux assistants parlementaires rémunérés 2 400 et 2 800 euros net (la différence étant dû à l’expérience plus importante et l’ancienneté de l’un d’entre eux). Elle emploie aussi une secrétaire. L’enveloppe mensuelle de 9 561 euros y passe. La députée assure aussi que les frais de fonctionnement de la permanence, location des locaux, mobilier, chauffage, photocopieurs, publications, etc., engloutissent les 5 770 euros mensuels de l’indemnité représentative de frais de mandat.
La députée plaide pour un moins grand nombre de députés à qui l’on donnerait plus de moyens « pour qu’ils puissent s’entourer d’une équipe plus étoffée comme c’est le cas en Allemagne ».