Les images choc de l’abattoir de Houdan
L’association L214 qui lutte contre la maltraitance vient de mettre en ligne une vidéo tournée dans l’abattoir de cochons de Houdan. Les images choc montrent les violences que subissent les animaux avant d’être gazés.
France 2 a diffusé un extrait de la vidéo tournée à l’abattoir de Houdan dans son émission Envoyé spécial du 16 février. Depuis, les images choc réalisées clandestinement par l’association L214 passent en boucle sur les réseaux sociaux. Ce jeudi, les défenseurs de la cause animale prévoient un grand rassemblement devant l’abattoir Guy Harang.
Sébastien Arsac, cofondateur de l’association L214, avait été arrêté par les gendarmes en décembre dernier alors qu’il était venu récupérer des caméras installées à l’intérieur de l’abattoir de cochons Guy Harang implanté à Houdan. Le matériel vidéo avait été confisqué. Cela n’a pas empêché les activistes de la cause animale de diffuser une vidéo choc tournée dans cet abattoir entre novembre et début décembre 2016, avant l’intervention des forces de l’ordre.
Chocs électriques et coups violents
L’établissement houdanais est l’un des seuls à utiliser le gazage au CO2 avant l’abattage des cochons. C’est l’une des raisons pour lesquelles il était dans le collimateur de l’association.
La vidéo, diffusée jeudi soir sur France 2 dans un reportage d’Envoyé spécial sous le titre « Abattoirs : des bourreaux ou des hommes », et relayée sur les réseaux sociaux, montre les coups violents que reçoivent les animaux dans la rampe qui les mènent au puits de gazage. « Chocs électriques et coups sont constamment distribués sur toutes les parties du corps des animaux parfois jusqu’à les sonner. Couloirs et rampes sont très mal conçus et des cochons se trouvent parfois bloqués puis décoincés à coups d’aiguillons appliqués sur les yeux », précise l’association dans un communiqué.
Plainte contre maltraitance
L214 dénonce un « acharnement » et a porté plainte pour « maltraitance et acte de cruauté » envers les animaux auprès du tribunal de grande instance de Versailles.
L’association met aussi en avant le fait que la capacité d’accueil de la porcherie est
sous-dimensionnée : « Les cochons sont entassés sans avoir tous la possibilité de se coucher. Les agressions et les cris emplissent la porcherie sans discontinuer », ajoute-t-elle. Interrogé par les journalistes de France 2, le directeur de l’établissement, Vincent Harang, se dit surpris par les méthodes employées par certains de ses salariés et « choqué » par les images qu’on lui a montrées. Il assure : « Si j’avais vu ça, ça ne se serait pas bien passé. »
Une version à laquelle les militants de L214 ne croient guère. En effet, depuis cinq mois, l’abattoir s’est doté d’un système interne de vidéosurveillance de
treize caméras. « Les images arrivent directement dans le bureau du directeur. Nous avons 4 heures de vidéo et ce sont des coups et des violences répétées. Comment est-il possible qu’il n’ait jamais rien vu », interroge Isis La Bruyère, porte-parole de l’association.
Pour les militants de L214, ces images qui glacent le sang montrent que le contrôle vidéo « n’est pas un rempart à la maltraitance des animaux en abattoir ».
« Tant que les vidéos resteront en circuit fermé, il ne faut pas espérer que ce dispositif permette un contrôle efficace », poursuit Brigitte Gothière, une autre porte-parole de l’association.
D’autre part, L214 fait remarquer que l’abattoir de Houdan avait fait l’objet d’une inspection
en avril 2016. « La plupart des faits révélés sur ces nouvelles images avaient été repérés par les services vétérinaires, mais sans produire le moindre effet. Cette nouvelle enquête montre une fois de plus l’inefficacité des services de l’État et engage directement leur responsabilité », accuse l’association.
En cette période de campagne électorale, elle monte au créneau et invite les citoyens à interpeller les candidats
« Des images qui glacent le sang »