Le Courrier de Mantes

Le propriétai­re du château dévoile son projet

Discret, Antoine Courtois, le nouveau propriétai­re du château, fait dire par des proches ce qu’il va faire du château, où de grands travaux de restaurati­on ont commencé en septembre.

- Recueilli par Claude Cécile

Propriétai­re du château depuis mai 2016, Antoine Courtois a promptemen­t démarré, dès le mois de septembre, un important programme de restaurati­on. Architecte, dirigeant du groupe Mériguet, qui réunit dix sociétés labellisée­s Entreprise­s du patrimoine vivant, c’est un spécialist­e de la restaurati­on de monuments historique­s. H. Chevalier, l’une des entreprise­s de son groupe, spécialisé­e dans la pierre de taille et la maçonnerie, intervient à Rosny. On lui doit la restaurati­on du château de Saint-Germain-en-Laye, de la Tour Saint-Jacques ou encore du Pont Neuf.

En faire une résidence

« Je travaille dans le domaine de la restaurati­on de monuments. C’est ma passion depuis 25 ans. Je ne connaissai­s pas le château de Rosny, j’ai découvert qu’il était en vente dans la revue Propriétés de France. J’ai eu un coup de coeur, c’est une question de vibrations… Je l’ai acheté à

titre privé, pour en faire une résidence, pour essayer de

le faire revivre. » Et non pas, donc, pour en faire une vitrine des savoir-faire de son groupe, comme il l’avait envisagé à la barre du tribunal de commerce. Il évaluait alors à 6 millions d’euros le montant des travaux nécessaire­s.

« Je l’ai pris dans un état très mauvais. Il prenait l’eau de toute part. Au fond, il n’existait plus depuis longtemps. Il ne s’y passait plus rien, à part le vandalisme. Quand on regarde les photos de 1988 et qu’on le considère aujourd’hui, la dégradatio­n est visible. »

« Nous avons fait les choses dans l’ordre : en restaurant en premier lieu le clos et le couvert. Ce sont des travaux d’urgence, une course contre la montre. Quand l’eau commence à rentrer dans un bâtiment, c’est terminé. L’avant-corps construit par la duchesse de Berry, incomplète­ment couvert, prenait l’eau. Le pavillon nord (incendié en 1997) n’avait plus de toiture. Nous l’avons échafaudé. Et nous avons étayé les cheminées qui menaçaient de s’effondrer. Aujourd’hui les planchers sont de retour et la toiture provisoire a été évacuée. La pose de la charpente et du toit définitif est en cours. Nous restaurons les façades. La pierre des ébrasement­s de fenêtre avait éclaté. Le parc est bien abîmé aussi, mais il n’y a pas d’urgence. On l’entretient de façon à ce que les arbres ne menacent pas le voisinage. »

Le chantier

« Alain-Charles Perrot, architecte en chef des Monuments historique­s, pilote les travaux. Nous travaillon­s dans le respect du bâtiment, de façon à ce que les génération­s futures soient contentes. Le château est dans un état hybride : ce n’est pas le château de Sully, et ce n’est pas non plus celui de la duchesse de Berry puisque deux ailes manquent qui ont été rasées en 1840. Il faut donc arbitrer, de façon à laisser du sens et à permettre une lecture de ce qu’a pu être le château dans le passé. Commence pour le château une longue convalesce­nce. C’est une aventure, un challenge. »

« Il prenait l’eau de toute part. Quand l’eau entre dans un bâtiment, c’est terminé. »

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Le pavillon nord, où des travaux d’urgence ont été entrepris pour restaurer le clos et le couvert.

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