LE saviez-vous ?
Les bistrots. « Le café est la salle de conseil du peuple » : cette remarque est signée d’un très bon client des bistrots, Honoré de Balzac.
Le mot le plus ancien pour désigner le lieu où l’on pouvait boire et manger semble être le mot taverne (utilisé au Moyen Age). On trouve également le terme cabaret d’usage en Picardie. Quant à l’auberge, elle désigne l’endroit où, en plus du couvert, on peut trouver le gîte.
Dans ces établissements, on ne servait jamais d’alcool le dimanche ni les nombreux fêtes et jours de prière. En 1850, Henri III imposa aux cabaretiers de la région de Lyon de mettre devant leur vitrine une botte de rameaux, de branchages en forme de bouchon pour signaler leur emplacement. C’était une reconnaissance suggérée par sa mère Catherine de Médicis qui avait apprécié la cuisine française à la cour, en particulier celle des cuisiniers lyonnais. Le mot « bouchon » est encore synonyme de bonne table à Lyon.
En 1814, les Cosaques étaient aux portes de Paris qui tentait de résister. Les militaires russes arrivèrent à percer les lignes et la capitale fut assiégée. Leurs chefs leur interdirent de boire dans les cafés afin d’éviter tout débordement dû à l’alcool. Pour ne pas se faire prendre dans les cafés où ils consommaient malgré tout, ils disent au serveur « bistr » qui signifie « vite, rapidement ». Ainsi sont nés les « bistrots ». Une ville sans bistrot disait Bernard Frank est une ville sans rencontres.
Le mot « bar » nous vient de la barre qu’on trouve encore dans les débits de boissons et qui permet de reposer les pieds.
« Prendre un café sur le zinc », pourquoi le zinc ? Inutile de chercher la réponse dans le matériau qui colmate les toits. Les comptoirs pour la plupart étaient en étain mais jamais en zinc. Dans le port d’Hambourg lors des grandes migrations, il y avait de nombreuses tavernes avec un bar recouvert d’étain (une matière première inoxydable, alimentaire). Etain se dit en allemand Zinn, ce qui est peut-être à l’origine de la confusion avec le zinc qui, lui, est une matière oxydable et nonalimentaire.
Dans les années soixante, la France recensait 200 000 bars, cafés, bistrots. Aujourd’hui, il y en a six fois moins.