École primaire des Merisiers : des travaux pour y respirer mieux
Plusieurs experts ont conclu à un confinement trop important du bâtiment. Le système de ventilation sera mis en conformité pendant les vacances d’été. Le tribunal administratif déterminera les responsabilités.
Les premières plaintes remontent à mars 2014. Élèves et enseignants étaient entrés quelques mois plus tôt dans un bâtiment rénové et couvert de bois, qui a la particularité d’être revêtu d’une « double peau bioclimatique ». Les fenêtres des salles de classe ne s’ouvrent plus sur l’extérieur, mais sur un espace clos et vitré, large d’un mètre environ. Très vite, on s’aperçoit que les occupants goûtent assez mal l’effet de serre produit. Ils ont la sensation de mal respirer, voire d’étouffer.
Les parents d’élèves s’inquiètent, donnent l’alerte au conseil d’école. La directrice de l’école élémentaire écrit alors à la maire Monique Brochot, dont le mandat s’achève. Le laboratoire central de la préfecture de police de Paris viendra faire des mesures à deux reprises, la première fois en mai 2014 : il conclura à l’absence de risque pour la santé, mais il dira aussi que l’école est trop confinée. Sa préconisation : ouvrir les fenêtres plus fréquemment, maintenir ouverts en permanence, côté sud, les volets qui communiquent avec l’extérieur. Des volets qui sont actionnés automatiquement, en principe, quand la température s’élève sous la façade bioclimatique.
Problème de renouvellement de l’air
Le labo central de la préfecture de police s’est déplacé deux fois
La mairie fait une déclaration de sinistre en janvier 2015. L’expert de l’assurance du cabinet d’architecte soutient, lui, qu’il n’existe pas « de constat de dommage de nature à rendre l’ouvrage impropre à sa destination ». À réception de cette réponse, la mairie saisit le tribunal administratif début 2016. La justice désigne un expert qui met en cause la responsabilité du cabinet d’architecture. Son constat : « Le renouvellement de l’air n’est pas bien assuré. » Cet expert demande à la commune de lancer des études de maîtrise d’oeuvre. Ces études ont été réalisées en janvier dernier. Elles concernent la « mise en conformité de la ventilation et du désenfumage des locaux ». Ces travaux devraient avoir lieu l’été prochain, pendant les vacances scolaires. Contacté, le cabinet d’architecte Vincent Parreira, « en plein rendu de concours », n’a pu répondre au Courrier. Ses réalisations en matière d’écoles ont été jugées suffisamment intéressantes et importantes pour être présentées au festival international d’architecture de Hyères, à la Villa Noailles, en 2014. Le tribunal administratif dira si son projet pour les Merisiers présentait un défaut de conception.