Le Courrier de Mantes

Alain Huré, dessinateu­r humoristiq­ue au service de la sécurité en entreprise

Alain Huré est l’un des quelques dessinateu­rs humoristiq­ues français à faire dans le dessin de prévention en entreprise. Cet exercice difficile reste avant tout une passion pour cet habitant de Jambville.

- Renaud Vilafranca

« Des dessins, j’en ai des milliers et des milliers ! » Depuis bientôt 40 ans, Alain Huré est dessinateu­r humoristiq­ue. Ce Jambvilloi­s de 68 ans exerce sont art depuis une dépendance de son pavillon du centre du village. Son atelier est un joyeux bazar qui transpire l’authentici­té. Croquis, planches et publicatio­ns en tout genre s’entassent sur des étagères, entre deux pots débordant de crayons. Un lieu où flotte un air de musique classique, où le chat de la maison vient régulièrem­ent rendre une petite visite.

En quarante ans de carrière, Alain Huré, qui est aussi président de l’associatio­n Les amis de Jambville, a croqué des tas de situations, et plus particuliè­rement des moments de la vie en entreprise. Ses talents s’affichent principale­ment dans la presse profession­nelle, les documents de formation et de prévention. Le métier consiste principale­ment à faire passer avec humour des messages aux salariés de l’industrie et du BTP : dessins sur le port du casque, de gants de protection, sur l’utilisatio­n des machines…

Un « classique du genre » qui parlera à nombre d’ouvriers : le jeu des sept erreurs. Une vue en hauteur d’un atelier avec un certain nombre de situations dangereuse­s. Le type de dessin présenté aux nouveaux arrivants d’une entreprise pour les sensibilis­er sur les comporteme­nts à éviter. « Le dessin humoristiq­ue est un exercice difficile, il faut que le message soit clair et concis », analyse-t-il. La plupart du temps, ses clients lui laissent carte blanche pour mettre en image leurs thématique­s

: « Le plus compliqué, c’est de trouver l’idée, le ressort comique », insiste l’artiste.

Hasard du destin

Sa réussite est jalonnée d’heureux hasards, comme cette rencontre avec une autostoppe­use qui lui a ouvert les portes du constructe­ur Renault. « Je l’ai faite monter à Seraincour­t. En chemin, elle a jeté un coup d’oeil à mes dessins. Puis elle en a parlé à un voisin qui tenait une agence de communicat­ion. Il cherchait justement un dessinateu­r pour une campagne, poursuit-il. C’est comme ça que j’ai commencé à travailler avec Renault Flins, puis avec Cléon. » Parmi ses clients, il compte plusieurs constructe­urs automobile­s, des entreprise­s de travaux publics, des compagnies d’assurance…

Depuis des années, ce passionné de Franquin et Spirou est aussi l’illustrate­ur de Diapason, l’un des carnets de référence des chants scouts. Avec son coup de crayon précis et son style épuré, il a également adapté les Fables de La Fontaine en bande dessinée. 5 000 exemplaire­s se sont écoulés.

Ses débuts à Pilote

Alain Huré noircit des pages depuis le plus jeune âge. « C’est une vocation enfantine », s’amuse ce bonhomme rigolard aux cheveux désordonné et à la barbe bien taillée. Alors étudiant aux Beaux-arts, il a publié ses premiers croquis dans le magazine Pilote, aux alentours de 1968.

En 1977, après quatre années passées à travailler dans un bureau d’étude, il s’est mis à son compte et a connu une ascension fulgurante. « En quelques mois, j’ai eu assez de clients pour arrêter le chômage », explique le sexagénair­e, qui ne compte pas raccrocher le crayon de sitôt. « Je suis en préretrait­e, j’en fais moins, ajoute le Jambvilloi­s, installé depuis les années 90 dans la commune. Mais ça reste une passion avant tout. Tant que les clients me feront confiance et que ma main ne tremblera pas trop, je continuera­i ! »

Le jeu des sept erreurs à l’usine

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Il a réalisé cet affiche pour un constructe­ur automobile.
 ??  ?? Alain Huré a installé son atelier dans une dépendance de son pavillon de Jambville.
Alain Huré a installé son atelier dans une dépendance de son pavillon de Jambville.
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L’artiste a croqué sa rencontre avec Le Courrier de Mantes.

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