Les Semianyki : une famille formidable !
La troupe de clowns russes a donné samedi un spectacle burlesque tout en bruit et en fureur, entre bataille de polochons et génie poétique. Le public en redemande.
Décoiffant ! Ce n’est pas Monique Geneix, l’adjointe à la culture si peu punk, qui dira le contraire, elle qui, au premier rang, s’est fait coiffer en keuponne par le fils de famille ! Ju-bi-la-toire ! Le spectacle de dimanche à Jacques-Brel qui a fini en folie sous les kilomètres de dentelles de papier blanc déversés par la troupe.
Rires et bastons
La famille russe Semianyki, découverte au Rond-Point il y a dix ans, continue de sévir sur les scènes françaises. Et pour cause : imaginez une famille Addams qui aurait pour grands-pères Prévert, Chaplin ou Zavatta… Dans un décor de (beau !) bric-à-brac avec piano et radio à l’ancienne, nounours et poupées en porcelaine qui perdent leur tête, on a, tous en perruques punk et fringues multicolores, la mère, avec des chaussettes rayées à la Dalton dans ses sabots, enceinte jusqu’aux dents, le père alcoolo et les quatre horribles mouflets qui rivalisent d’imagination en bêtises, exécutées au rythme de 1 000 à la minute.
Coups de fusil, canards qui tombent du ciel, le père grand acrobate quand il s’agit de boire sa vodka, qui va se soulager à grands jets sur le public, les batailles de polochons toujours avec le public, le cheval de bois de la benjamine qui « fait caca » des balles. On l’aura compris, un gag chasse l’autre au milieu d’autant de bastons que de bisous partagés. Et cela sans un mot ! Car on ne cause pas chez les Semianyki… Leur spectacle est en VO muette ! Rien qu’avec du bruit, de la fureur et des bouts de musique qu’est ce qu’ils font rire ! Des rires de toutes les nuances, du plus gros au plus poétique grâce à toutes les ficelles du comique magnifiquement exploitées. Sans pour autant, l’air de rien, oublier leur âme russe. De 2 à 90 ans, les spectateurs y trouvent leur comptant (leur content !). Bref, un spectacle éblouissant, un des meilleurs donnés dans la région depuis longtemps. Et qui continue de tourner : par exemple, à Versailles, le 1er avril. Et ce n’est pas un poisson !