Le Courrier de Mantes

Les voisins solidaires combattent les préjugés anti-migrants

Face à l’inquiétude qu’avait suscité l’installati­on d’une centaine de migrants dans la commune, un collectif de voisins solidaire organise une soirée pour informer et combattre les préjugés.

- Pratique. Soirée de rencontre et d’échanges organisée par Les voisins solidaires. Le mardi 14 mars, à la salle des fêtes, 20h30. Pour joindre le collectif : voisinssol­idaires.mezy@ outlook.fr.

C’était en septembre 2015, 103 migrants, originaire­s du Tchad, du Soudan ou d’Erythrée étaient accueillis à Mézy à la surprise générale. Ni le maire et encore moins la population n’avaient été prévenus ou préparés. Plus d’un an après leur arrivée, la présence de ces hommes n’a causé aucun heurt dans le village. Pourtant, on se souvient qu’un comité de quartier de la rue Berthe-Morizot, étrangemen­t inquiet, s’était réuni. Ces habitants tenaient à ce que le bâtiment qui sert aujourd’hui de foyer revienne à sa vocation d’origine, l’accueil de personnes âgées (nos précédente­s éditions).

Après avoir laissé retomber la tension, et avoir été très patients pour obtenir une salle, plusieurs élus et habitants, réunis dans un collectif de « voisins solidaires » se mobilisent aujoud’hui pour casser certains préjugés, « informer les gens et se forger une opinion objective au cours d’une soirée de rencontre et d’échanges », annonce le comité. En juillet dernier, Victoria Chakarian-Bavage, élue, avait pris la parole à l’occasion d’un conseil municipal pour dénoncer « un

climat nauséabond » qu’elle sentait naître dans sa commune. Cette prise de position a été le point d’appui qui a permis la création du collectif de Voisins solidaires.

Marie Coolen, une autre conseillèr­e municipale, confie avoir rapidement adhéré à cette prise de position.

Elle n’est pourtant pas du genre à vouloir créer la polémique.

Ses voisins du comité de la rue Morisot, même si elle n’approuve pas leur démarche et leur propos, elle dit « pouvoir les comprendre ». « Les gens ont eu peur mais aujourd’hui certains ne tiennent pas le même propos, je suis plutôt optimiste », tente-t-elle.

« Nous avons reçu beaucoup de soutiens anonymes, des gens qui pensent comme nous, qui ont été fiers de pouvoir accueillir des gens qui en avaient besoin dans notre commune », ajoute celle qui a

toujours oeuvré dans le monde associatif. L’accueil de l’autre, de l’étranger, est un sujet qui lui tient particuliè­rement à coeur. Hollandais­e de naissance, elle a été elle-même confrontée à des propos haineux, il y a plus de 15 ans. « Taisez-vous, vous n’êtes qu’une étrangère », lui avait asséné un collègue du conseil municipal alors qu’elle était déjà élue.

Cimade et LDH

Plusieurs invités participer­ont à cette soirée. Le comité inter mouvements auprès des évacués (Cimade), la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), ou La Nouvelle Réserve, pour proposer une bibliograp­hie intelligen­te. La soirée débutera par la projection d’un film d’Amesty Internatio­nal de 10 minutes, et se terminera « par un pot de la fraternité. Le terme est important », souligne Marie Coolen, qui compte inviter également le directeur du centre d’accueil.

« Climat nauséabond » « Fière de pouvoir accueillir »

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Lors de l’arrivée des migrants, accueillis par le maire Jean Mallet en septembre 2015.

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