Les années Vogue de Doisneau exposées à Versailles
Une exposition consacrée aux « années Vogue » de Robert Doisneau débute à partir du 8 mars à l’Espace Richaud à Versailles. L’occasion de découvrir une facette méconnue du travail du photographe.
Annette Doisneau et Francine Deroudille le reconnaissent toutes les deux : l’idée de faire une exposition des photos de leur père, Robert Doisneau, dans l’espace Richaud les a effrayées. « Ce lieu semblait bien trop gigantesque, sourit Francine. Mais en faisant intervenir Laurence Fontaine, une scénographe avec qui nous travaillons depuis plusieurs années, nous nous sommes dit que c’était jouable. »
Un livre sur les années Vogue étant en prévision aux éditions Flammarion, le sujet était tout trouvé ! Il fallait juste travailler un peu plus. « Le livre devait paraître en octobre 2017, raconte Francine. Nous avons dû le terminer avec six mois d’avance ! »
De l’après-guerre aux années soixante
C’est toute la couverture par Robert Doisneau de l’actualité mondaine de l’après-guerre et jusqu’aux années soixante qui sera ainsi abordée au cours de l’exposition. Cette importante collection, jamais présentée dans son intégralité, a été revisitée pour composer l’exposition. La somptuosité des bals mondains de l’après-guerre, les prises de vues où Brigitte Bardot fait ses débuts de jeune mannequin, Picasso retouchant les photos de mode, les répétitions dans la Rotonde de l’Opéra de Paris permettent de découvrir une partie peu connue de l’oeuvre du photographe.
« Le regard neuf était garanti car jamais, au grand jamais, je n’avais été témoin de tels spectacles », expliquait Robert Doisneau en 1986. En résumé dira Doisneau, son emploi à Vogue pouvait se diviser en trois volets : « D’abord, la vie à Paris, sorte de trombinoscope de ceux dont les noms devaient absolument alimenter les conversations : artistes, écrivains, créateurs de toutes sortes. » « Ensuite, les photographies de mannequins dans les décors de la ville ou sur le redoutable fond blanc du studio. Enfin, le troisième volet, les mondanités, est celui qui m’a laissé les souvenirs les plus durables. »