Le Courrier de Mantes

3 QUESTIONS à FLORENCE CESTAC, AUTEURE DE BD

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Seule femme dans l’histoire du Festival d’Angoulème à avoir reçu un Grand Prix, Florence Cestac, auteure de BD pour tous les âges était, mercredi dernier, à la librairie La Nouvelle Réserve pour une séance de dédicaces et d’échanges avec son public, à l’occasion de la sortie de son dernier album « Filles des Oiseaux », composé de souvenirs de son passage dans le pensionnat du même nom.

En général, vous travaillez en solo, vous faites à la fois, les dessins et les textes. Mais vous avez aussi signé des albums avec Jean Teulé et Daniel Pennac. Comment cela s’est fait ?

« Oui, Je voudrais me suicider mais je n’ai

pas le temps avec Jean Teulé et Un amour exemplaire avec Daniel Pennac. Ce sont des amis. On a les mêmes univers. On avait envie de faire quelque chose ensemble depuis longtemps, il a juste fallu trouver le bon moment. Les choses se font quand elles doivent se faire ! Il y a aussi mon Démon de midi qui a été repris au théâtre par Michèle Bernier puis au cinéma. On peut dire que c’est mon best-seller. j’ai continué avec le Démon du Soir, ou la ménopause héroïque.

Comment êtes-vous venue à la BD ?

J’ai fait les Beaux-arts et les Arts Déco. Puis, c’était en 1972, on a ouvert la première librairie de Bandes Dessinées à Paris. J’en ai beaucoup lu et pour rire j’ai inventé mon personnage à gros pif. Quand j’ai commencé, la BD, c’était vraiment un monde de garçons. D’ailleurs ça continue même s’il y a du mieux : l’an dernier, Angoulême a été accusé de sexisme avec une sélection 100 % masculine. Ryad Satouf et d’autres ont choisi du coup, de se retirer de la liste. J’ai trouvé ça élégant et c’est comme ça qu’on avance. Y’a aussi l’éducation : quand j’étais petite c’est à mon frère qu’on offrait des BD pas à moi. Maintenant les filles s’y sont mises : à en lire et à en faire.

Vous travaillez sur ordinateur ? Et selon vous, c’est plus facile ou plus difficile pour les jeunes auteurs qui se lancent aujourd’hui dans la BD ?

L’ordinateur, ça m’abîme les yeux (rires) non, moi, je travaille à l’ancienne. Et ça reste ! Selon moi, c’est plus difficile pour les jeunes, car nous, on pouvait placer des planches dans plusieurs journaux ; moi, ça m’a permis d’en vivre. Ce n’est plus le cas ! Maintenant, il n’y a que les albums : c’est au moins deux ans de travail… Ça oblige à avoir un autre travail à côté pour bouffer ! »

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