Traversée de la Seine : le bac en sursis
Le bac entre Guernes et Rosny-sur-Seine navigue en eaux troubles, après la décision de la municipalité de Guernes de cesser de financer le service. La commune de Rosny pourrait payer seule en 2017, mais veut absolument trouver du soutien pour la suite.
Les traversées de la Seine entre Guernes et Rosny-surSeine sont sérieusement remises en question. Le bac, mis à disposition gratuitement du public les vendredi après-midi, samedis et dimanche d’avril à octobre, pourrait bien rester à quai en 2017. Le service, lancé en 2009, coûte environ 40 000 euros par an. Une somme répartie entre les deux communes desservies, à proportion de leur taille.
Un contexte financier défavorable
Guernes finançait à hauteur de 40 %, soit, à l’année, près de 15 000 euros. Pour le maire, Pascal Brusseaux, le contexte économique ne permet plus une telle dépense. Il a donc annoncé qu’il cessait de mettre la main à la poche, au moins pour quelques années. « Ce ne serait pas raisonnable de continuer,
explique l’élu. Avec la baisse des dotations de l’État et le peu de recettes du village, on a 120 000 euros à récupérer. Donc on grappille partout. »
D’autant que la fréquentation de ces navettes fluviales, qui permettait de relier gratuitement les deux rives en quelques minutes au lieu de vingt minutes par la route, est en baisse constante depuis trois ans. Le service enregistrait 6 000 traversées en 2014, 5 000 en 2015, 4 000 en 2016, et profitait à une minorité de Guernois. « À ce rythme, à combien sera-t-on à la fin de l’année ? », s’interroge le maire du village qui estime que le projet a été mal pensé au départ. « Il aurait fallu développer
des activités périphériques, pour inciter les gens à prendre le bac »,
critique l’élu, ajoutant avoir cherché des solutions avant de prendre sa décision.
Rendre le service payant ?
Malgré tout, la municipalité de Rosny-sur-Seine espère pouvoir maintenir ces rotations, fréquentées principalement par
les promeneurs, quitte à payer l’intégralité des frais. Michel Guillamaud, le maire, exploite plusieurs pistes pour rentabiliser l’investissement : « On fera peut-être payer le passage, ce serait de l’ordre d’un ou deux euros, indique l’édile. On réfléchit à développer des balades en groupe sur la Seine. » Il recherche actuellement des
« partenaires » et compte notamment frapper à la porte de la
communauté d’agglomération, qui subventionne le même type de dispositif entre Aubergenville et Juziers. « On nous doit le même traitement, signale
Michel Guillamaud. Le trajet actuel sera peut-être conservé. Il se peut aussi qu’on en crée d’autres, notamment vers le port de l’Ilon (Saint-Martinla-Garenne ndlr). Si à terme il faut déplacer le ponton, on le fera. »
S’il ne trouve pas rapidement
du monde pour l’aider, les traversées tomberont à l’eau. « On ne pourra pas indéfiniment
payer seuls », souligne-t-il. Une chose est sûre, 2017 sera une année charnière pour le bac, en sursis au moins jusqu’au vote du budget de Rosny-sur-Seine. C’est à cette occasion que la municipalité décidera de financer, ou non, l’intégralité de la somme.