Le Courrier de Mantes

Une seconde chance pour les anciens détenus

- K.B.

Sur son chantier d’insertion à Ecquevilly, l’associatio­n La Gerbe accueille aussi des personnes

Qu’ils soient sortis de prison ou encore incarcérés, ils viennent chercher la voie du retour au travail et à une vie Sur les 24 places que compte le chantier, deux sont réservés à ce dispositif qui fait ses preuves depuis 2006.

« sous main de justice ». « normale ». Période tampon

Logistique, préparatio­n de colis humanitair­e… Les travaux effectués par les bénéficiai­res de ce dispositif sont exactement les mêmes que ceux des autres travailleu­rs.

« Ici, vous ne pourriez différenci­er un ancien détenu d’un autre travailleu­r »,

assure Jean-Marc Sémoulin, le directeur.

« C’est d’ailleurs la clé. Etre identifié comme ancien détenu leur donnerait une couleur »,

ajoute Sylvie Cuendet, accompagna­trice sociale, seule à connaître leur histoire au sein de La Gerbe. Elle réalise les entretiens d’embauche à Ecquevilly ou même parfois directemen­t en prison.

Se réinsérer socialemen­t n’est pas toujours facile quand on a fait un séjour derrière les barreaux. Environ 180 métiers sont interdits

« Ils viennent ici trouver une période tampon qui leur permettra de se remettre un pied à l’étrier »,

d’office. précise Sylvie Cuendet. L’objectif est de trouver un emploi ou une formation au terme de cette transition.

« La détention peut laisser des séquelles. Perte d’estime de soi, difficulté pour le travail de groupe, peur d’être enfermé, la liste est parfois longue. »

La suspicion détruit

Mais sur les 70 personnes à être passées par ce dispositif d’insertion, Sylvie Cuendet garde en tête de belles histoires.

« Je me souviens de cette armoire à glace, un ancien braqueur qui avait fait des casses en Allemagne. Il est aujourd’hui médiateur dans une société de transport et a fondé une famille. Un autre a ouvert un petit restaurant, on a eu aussi des reconversi­ons en cuisinier… On a des pépites, et d’autres fois, c’est plus dur. La suspicion détruit la relation. Ce qui compte, c’est d’avoir un regard bienveilla­nt. »

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