Le Courrier de Mantes

Nimrod, poète tchadien et chti

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« J’aurais un royaume tout à moi en bois flottés. Une rivière de diamants en désespoir de cause »

: certains de ses poèmes ont la fulgurance des haïkus japonais.

Quelle belle rencontre proposée samedi, à la médiathèqu­e Duhamel qui a eu la bonne idée de convier le poète tchadien Nimrod pour célébrer le 19e Printemps des Poètes.

Nimrod, c’est l’élégance suprême depuis la gestuelle de ses longues mains de prince qui caressent ses phrases - des phrases ciselées dans un français parfait, un brin précieux, jusqu’à ses visions du monde et de ses paysages, sa principale source d’inspiratio­n. Ajouté à cela un humour en grands éclats de rire et une philosophi­e bien à lui qui lui aurait pourtant

vie ». « gaché la

Ses approches de tout sont toujours étonnantes : ainsi oui, en poète, il célèbre la langue française. Enfin… les langues françaises car elles sont multiples ce qu’il développe abondammen­t et de façon cocasse :

« J’habite la Picardie et mon Français est très surprenant pour ses habitants. »

Il n’y a qu’a se souvenir du fameux film Les Chtis pour le croire sur parole !

La rencontre a lieu sous forme de dialogue avec la responsabl­e de la médiathèqu­e qui l’a remarquabl­ement préparée : elle l’a questionné à partir de la vie et de l’oeuvre de Nimrod dont elle a retracé les grandes lignes à l’assistance. Cela passe par Mandela, Angela Davis et bien d’autres héros. Nimrod est publié un peu partout dans le monde notamment aux Etats-Unis où il a enseigné. Et quand une étudiante du public lui demande ce qu’il pense de la mondialisa­tion, il répond :

« La première forme c’est nous, même à nos dépens. Le capitalism­e a besoin de nous pour faire son boulot même en nous niant. S’il n’y a pas les Noirs, il n’y a pas les Etats-Unis qu’ils ont construits ».

Militant aussi. Mais d’une grande douceur. La qualité qu’il s’attribue quand on lui demande, en reprenant le questionna­ire de Proust, d’en citer une. Et son « défaut » ?

« L’intoléranc­e à la bêtise. » « porteuse de paix » « commémorer cette date, c’est oeuvrer pour un monde tolérant »

« volonté d’agir pour préserver toutes les valeurs de la République »,

« vigilance ».

y ait une mais il faut aussi qu’il d’où la nécessité d’une

Le sous-préfet Frédéric Viseur, a donné lecture du message

Il a aussi annoncé que plusieurs initiative­s, déjà citées l’an dernier, verraient le jour cette année. À l’image d’une exposition sur les mémoires de la guerre d’Algérie, de l’Office national des anciens combattant­s ou d’une autre expo, au Mucelm à Marseille, sous l’égide du ministère de la Culture, des plus belles pièces des collection­s des musées français sur l’histoire de la France et de l’Algérie.

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