Le Courrier de Mantes

Résidence La Sangle, les habitants s’estiment « abandonnés »

La situation est devenue invivable pour les habitants de la résidence de La Sangle. Ils reprochent au bailleur la gestion des lieux, et la petite délinquanc­e empoisonne leur quotidien.

- K.B.

« On est seulement une dizaine d’anciens habitants. Les gens quand ils arrivent ici, ils ne restent que quelques mois et puis ils s’en vont ». Le constat fait par Anabella, beaucoup le partage au sein de la résidence La Sangle, en bord de Seine, à proximité du chemin du Rouillard. Depuis de longs mois, les riverains de cette petite résidence sociale et pavillonna­ire disent vivre un vrai « calvaire ». Ils accusent le bailleur, Espace Habitat, de ne pas assez entretenir les logements et les parties communes. Comme si cela ne suffisait pas, des incidents liés à la petite délinquanc­e empoisonne­nt aussi la vie du voisinage.

« J’ai habité 25 ans en province et je n’ai jamais vu

ça », se désole un habitant. Sur les routes, les trous dans l’enrobé sont profonds et nombreux. Plusieurs tas de déchets de chantier et d’encombrant­s jonchent les trottoirs. « C’est devenu un vrai dépotoir. Des camions d’artisans viennent ici décharger et repartent », détaille Christelle, habitante de

La Sangle depuis une vingtaine

d’années. « Le bailleur laisse aller la résidence à vau-l’eau. Même dans les maisons. Chez moi, cela fait des mois que j’attends le remplaceme­nt d’une fenêtre et le changement de la trappe du grenier qui est tombée. En revanche, les loyers ne baissent pas », s’étonne-t-elle. Pour un pavillon d’environ 80 m2, 750 € hors

charges sont demandés. « On exige depuis un an que la résidence soit fermée, avec une barrière par exemple. Rien n’est fait », ajoute Claude Magnin, président de l’Amicale des Résidents de la Route de Verneuil, qui aide et soutient les habitants face au bailleur.

« Le bailleur laisse aller à vau-l’eau » « J’allais me faire démolir »

Du côté des « box » de parkings fermés, le constat est tout aussi déplorable. De nombreuses portes sont forcées. Un « petit salon » avec table et canapé a même été aménagé dans

l’un des garages. « Des gens s’installent ici et on le voit bien, il y a du trafic. Un jour, alors que je voulais sortir ma voiture, j’ai demandé à ces jeunes de se pousser. On m’a répondu qu’il ne fallait pas

que je m’énerve sinon j’allais me faire démolir », se souvient une habitante, terrorisée à l’idée

de les croiser à nouveau. « Et puis c’est sans compter sur la mécanique sauvage et les taches d’huile un peu partout. Ici, ils peuvent faire ce qu’ils veulent », décrivent les habitants excédés. Réquisitio­n permanente

Contacté, le bailleur indique

qu’une fermeture de la résidence n’est pas prévue pour

cette année. « On a donné depuis le mois de février une réquisitio­n permanente à la police pour venir faire des rondes », indique Espace Habitat

qui ajoute : « Pour les encombrant­s, nous allons poser un panneau qui rappelle que c’est interdit. Dans quelques semaines, les portes des box vont être remises en état. »

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