Les assistantes maternelles rappelées à la loi
A la salle des associations, elles se réunissent trois fois par semaine. « Les Petits Lutins » est une association d’assistantes maternelles présidée par Chantal Gossé. Elle rassemble deux autres professionnelles, agréées PMI. Malgré l’épée de Damoclès qui plane sur leurs têtes, elles sont heureuses de participer à l’éveil des enfants. En effet, un quiproquo entre les assistantes maternelles et le conseil départemental rend l’ambiance un peu pesante.
« Rompre l’isolement »
Dans une lettre, le département indique à ces professionnelles qu’elles peuvent se rassembler, mais uniquement dans le cadre d’un réseau d’assistantes maternelles (RAM). En dehors des RAM, le regroupement est hors du cadre légal et laissé à la seule responsabilité de ses membres en cas d’accident. Sauf que le RAM doit être impulsé par la commune avec des conditions plus contraignantes. Et les matinées d’éveil de l’association représentent moins d’heures que dans un réseau.
Créée en 2015, la structure bouaflaise est née de la volonté des assistantes maternelles agréées et des parents de jeunes enfants de créer un cadre
d’échanges et d’enrichissement mutuel dans l’exercice de leurs fonctions. « Notre objectif est de rompre l’isolement dans lequel nous sommes censées évoluer en travaillant chez
nous », explique la présidente. Sauf que pour le conseil départemental, ces « Assmat » ont reçu un agrément pour travailler uniquement chez elles.
Pour Houda El Mzouti, la secrétaire-générale des « Petits lutins », « il n’est aucunement
question d’aller au clash avec le conseil départemental qui reste notre partenaire. Nous voulons juste faire évoluer notre métier. C’est notre seule préoccupation. »
« Les enfants et leurs parents sont satisfaits de notre travail. Nous voulons juste que le conseil départemental accepte un compromis satisfaisant les deux parties. Nous sommes conscientes de nos responsabilités, nous avons
pris toutes les garanties afin de préserver la sécurité de tous les enfants », a plaidé Chantal Gossé.
De son côté, le département rappelle qu’aucune interdiction ne sera formulée mais que face à l’observation « de pratiques qui interroge », à d’autres endroits, ce rappel à la loi était nécessaire, sans pour autant « remettre en cause la qualité » des assistantes maternelles.