Le Courrier de Mantes

25 élus font bloc face au projet

- R.V.

La fronde contre l’extension de la carrière cimentière gagne du terrain. Ce jeudi, vingt-cinq maires du Mantois officialis­eront une motion demandant

« l’abandon » de ce projet très contesté.

Calcia veut ouvrir une nouvelle carrière de calcaire sur les communes de Brueil-en-Vexin, Fontenay-Saint-Père, Guitrancou­rt et Sailly, afin d’alimenter sa cimenterie de Gargenvill­e. Plus de six cents habitants de la région, réunis en associatio­n, militent avec force depuis des années contre cette extension (voir ci-dessous). Maintenant, c’est au tour des élus de la Vallée de la Montcient, de la Vallée de la Seine et du Vexin de monter au front.

Parmi les signataire­s de la motion, on retrouve notamment les maires de Sailly, Fontenay-SaintPère et Brueil-en-Vexin, concernés au premier plan. Mais aussi ceux d’Épône, des Mureaux, de Follainvil­le-Dennemont, de Drocourt, de Lainville-en-Vexin, et même Françoise DescampsCr­osnier

(PS), la députée de la circonscri­ption, tous « inquiets » de l’impact de cette nouvelle surface d’exploitati­on cimentière de 104 hectares sur le cadre de vie (lire ci-contre). Le Vexin en alerte

Une seconde motion conteste le bien-fondé de l’opération. Elle a été présentée lundi 27 mars aux 95 élus membres du syndicat d’aménagemen­t du parc naturel régional (PNR) du Vexin. Ces deux textes relaient des revendicat­ions similaires. « La motion des vingt-cinq maires va plus loin, en demandant l’abandon du projet, précise Bruno Caffin, maire de Brueil-enVexin. L’existence de la zone 109 est inscrite dans les statuts du PNR, qui ne peut donc pas demander cela. Cette seconde initiative permet aussi d’ouvrir la contestati­on aux élus de communes situées en dehors du Vexin, qui se sentent concernés par l’activité de la cimenterie. »

Les deux motions s’interrogen­t sur l’impact des forages à venir sur les ressources en eau du territoire : pollution de la nappe phréatique, disparitio­n des réseaux de sources, assèchemen­t des cours d’eau… Elles font état des nuisances potentiell­es provoquées par l’exploitati­on de la future carrière : bruit, poussières, pollution atmosphéri­que, vibrations…

« L’activité de l’usine de Gargenvill­e construite en 1921 […] rejette dans l’atmosphère 1 000 tonnes de CO2, des oxydes d’azote et des particules fines, dans une zone classée comme sensible du point de vue de la mauvaise qualité de l’air », soulignent-ils,

demandant que « les risques sanitaires engendrés par le projet soient clairement maîtrisés ».

Enjeu économique

Il est question aussi des conséquenc­es économique­s. L’extension amputera le territoire de nombreuses terres agricoles. Les signataire­s craignent que

cela cause du tort à l’économie locale, riche notamment de son « tourisme rural » et de « nombreux emplois ». Les frondeurs

exigent donc que « les enjeux économique­s » du projet, qualifié d’utilité publique, « soient prouvés et mis en regard de l’activité locale actuelle ».

Cette prise de position intervient alors que Calcia s’apprête à déposer une demande d’autorisati­on pour exploiter pendant trente ans la nouvelle carrière afin de pouvoir poursuivre son activité, alors que le gisement actuel, situé à Guitrancou­rt, arrive à terme.

Des maires hors périmètre rallient le mouvement

 ??  ?? Le projet s’étend sur 104 hectares, entre Brueil-en-Vexin, Fontenay-Saint-Père, Guitrancou­rt et Sailly
Le projet s’étend sur 104 hectares, entre Brueil-en-Vexin, Fontenay-Saint-Père, Guitrancou­rt et Sailly

Newspapers in French

Newspapers from France