Ali Mohammad : « Mon parcours peut servir d’exemple »
Ali Mohammad sera candidat PS aux élections législatives sur la 9e circonscription. Le Muriautin, qui a déjà le soutien du PRG, aura comme suppléante Dominique Francesconi pour tenter de battre le député-maire (LR) de Houdan, Jean-Marie Tétart.
Cela faisait 20 ans qu’un socialiste muriautin n’avait pas été candidat à l’élection législative sur la 9e circonscription. Ali Mohammad, 40 ans, marié et père de trois enfants, a déjà été élu municipal, candidat aux dernières élections régionales mais se présente pour la première fois sur son nom. Associé à Dominique Francesconi, ce cadre dans un cabinet de conseil à Paris compte bien succéder à JeanMarie Tétart, député (LR) sortant. Dans cette circonscription qu’il voit comme « une petite
France », le candidat PS aura fort à faire pour gagner ce territoire réputé acquis à la droite.
Arrivé en France à 10 ans « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ».
Ali Mohammad cite Gandhi quand on lui demande d’expliquer son engagement en politique. Originaire du Pakistan, il arrive en France à dix ans sans parler un mot de français. « J’ai pu accéder à des études poussées et obtenir des diplômes grâce à l’école de la République. Je veux montrer que même quand on vient des Mureaux et qu’on part de loin, la mobilité sociale n’est pas bloquée. Mon parcours
peut servir d’exemple et permettre à d’autres de se projeter », explique-t-il.
Ali Mohammad compte faire campagne sur cinq thèmes qu’il considère comme majeurs : la situation économique et sociale, l’écologie, la jeunesse, la sécurité et les services publics de proximité. « Nous avons des atouts énormes avec la présence de sites industriels liés à l’automobile et Airbus mais nous ne devons pas uniquement en dépendre. Il n’y a plus d’université sur le territoire, nous devons tout faire pour devenir un pôle de formation ». Sur l’écologie, le Muriautin veut mettre la préservation des ressources au coeur du débat : « Seul le domaine public
peut supporter des investissements sur 30 ou 40 ans, comparé aux entreprises qui investissent sur 8 ou 10 ans. Je milite pour une proposition de loi qui ferait de l’eau un bien commun. » La jeunesse ensuite, un enjeu que l’ancien adjoint au maire des Mureaux
connaît bien : « Il faut donner des perspectives aux jeunes, leur permettre une prise d’autonomie, que ce soit par le logement ou l’emploi. Il y a un contraste entre une génération qui a connu le plein-emploi et une autre, aujourd’hui, qui a plus de difficultés ». Au chapitre sécurité, Ali Mohammad veut « décristalliser les relations tendues entre les jeunes et la police ». « Je suis pour le retour à une police de proximité. Réorganisons localement pour rétablir une relation de respect et de confiance », propose le candidat. Enfin, Ali Mohammad veut renforcer le maillage des services publics sur le territoire,
notamment dans les zones rurales. « Ce ne sera pas possible de casser cet isolement avec 500 000 fonctionnaires en moins », glisse-t-il. « Quand les citoyens se sentent délaissés, ils ont peur et la tentation du repli sur soi est là, c’est ce qu’il faut éviter ».
« Eviter la tentation du repli sur soi »
Français indécis
Soutien de Benoît Hamon à l’élection présidentielle, Ali Mohammad, qui a aussi le soutien du PRG, reconnaît que la situation du PS aujourd’hui « n’est pas facile ». « Beaucoup de Français sont encore indécis. Nous devons convaincre les abstentionnistes, ceux qui pensent que rien ne change, quel que soit le candidat. Je suis socialiste, certes, mais je suis avant tout un citoyen engagé dans des associations et qui agit localement. Il faut mener le combat tous les jours sur le terrain. »