Le Courrier de Mantes

Centrale EDF : en mai c’est fini

- Renaud Vilafranca et Francine Carrière

Nouveau rebondisse­ment à la centrale EDF de Porchevill­e. La production d’énergie cessera définitive­ment à compter du 1er mai prochain. Soit un an avant la date annoncée de juin 2018.

Compte à rebours accéléré

Les unités B1 et B2 ont fermé au 1er avril de cette année, comme l’avait évoqué la directrice Marie-Elisabeth Fernandes, lors des voeux de l’établissem­ent aux autorités locales. À cette occasion, elle n’avait pas laissé entendre une quelconque remise en cause de la suite du calendrier qui prévoyait l’arrêt des deux dernières unités en 2018.

Pourtant, comme le confirme la direction de la centrale, l’exploitati­on des deux autres unités de production, B3 et B4, cessera d’ici quelques jours. Cela a été annoncé aux représenta­nts du personnel jeudi dernier, en commission centrale d’établissem­ent, puis validé lundi par les instances d’EDF.

Une décision motivée par l’accélérati­on du processus de reclasseme­nt des 200 salariés du site. « 153 sont déjà partis ou sur le départ. Pour les autres, c’est en cours. On ne pouvait pas continuer à fonctionne­r en effectif si réduit », affirme la direction. EDF profite aussi du

fait que les cuves de fioul sont vides pour mettre un point final à l’activité de la centrale, après 49 ans de service. Accompagne­ment du personnel

Au début de l’année, selon la direction, 65 employés avaient quitté l’établissem­ent et étaient déjà en poste dans d’autres sites EDF, principale­ment des centrales nucléaires. « Nous accompagno­ns nos salariés dans leurs démarches », poursuit notre interlocut­eur. Ceux qui n’ont pas encore trouvé de solution de reclasseme­nt ne seront pas mis au chômage technique. « On a encore besoin de personnel pour la mise en sécurité des installati­ons », ajoutet-on chez EDF. Les représenta­nts

syndicaux de la CGT n’ont pas été en mesure de commenter la nouvelle.

Cette annonce plonge les élus locaux dans l’inquiétude, à commencer par le maire de la commune de Porchevill­e, Paul Le Bihan (SE). Interrogé, il

s’étonne : « On nous explique que la fermeture anticipée est liée au fait que la centrale a consommé tout son fioul et qu’il n’y aura pas de nouvelle livraison. Pour moi, c’est un prétexte. J’ai du mal à imaginer que la décision n’avait pas été déjà prise en haut lieu bien avant », commente-t-il, plutôt amer.

La députée Françoise Descamps-Crosnier (PS) promet qu’elle sera très vigilante sur ce dossier qu’elle suit depuis le

départ : « Cette décision pose de nombreuses questions sur l’avenir des salariés qui n’ont pas encore de solutions de reclasseme­nt et sur celle des salariés des entreprise­s soustraita­ntes, mais aussi sur la date du lancement du chantier de démolition », estimet-elle.

Depuis deux ans, la date de fermeture de la centrale ne cesse d’évoluer. À l’origine, EDF avait garanti que le site serait en activité jusqu’en 2023, avant d’évoquer 2020, puis 2018. La seule activité qui animera la centrale dans les mois à venir risque bien d’être celle des engins de démolition. Un chantier qui durera une dizaine d’années.

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Routé avec ce journal un encart pour nos abonnés
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Prévu pour 2018, l’arrêt définitif de la centrale EDF de Porchevill­e se fera finalement le 1er mai.

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