Mémoire DU Mantois
Le Père Marin.
Qui était Gaston Marin ? Jusqu’à son décès, en décembre 1971, tous les Mantais connaissaient « le Père Marin ». Son éternelle casquette et l’inévitable cigarette qu’il avait sur les lèvres en faisaient une silhouette habituelle des rues de la ville qu’il arpentait quotidiennement, en quête d’une information ou, plus simplement, pour commenter l’actualité nationale ou locale avec ceux qu’il rencontrait.
D’origine modeste, Gaston Marin connut une enfance difficile puisqu’il perdit son père à l’âge de 8 ans et que sa mère dut élever seule ses trois garçons dans cette rue Boutin-Bourjalin, dénommée aujourd’hui « rue Gaston Marin ».
Gaston Marin se vantait toujours de n’avoir que son Certificat d’Etudes car, dès l’âge de 12 ans, il fut embauché à la librairie-imprimerie Beaumont, 48 rue Nationale, comme commis, apprenti relieur et, surtout, porteur de journaux. Et c’est sans doute cette proximité avec la presse écrite qui lui donna le goût de la lecture et éveilla une vocation. La multiplicité des titres lui permit de se faire une idée de ce qu’étaient la droite et la gauche.
Gaston Marin exerça ses talents de journaliste autodidacte à Mantes Républicain, journal nettement marqué à gauche. A la Libération, on le retrouve avec Emile Duhau et Georges Glatigny à la création du Courrier. Plus tard, il fonda Le Mantais où sa plume acerbe et souvent caustique pouvait s’exprimer plus librement.
Lorsque le journal Paris-Normandie s’installa à Mantes en 1968, Gaston Marin y tint plusieurs rubriques sur l’histoire de Mantes et on lui doit plusieurs ouvrages ou communications qu’il publia après la guerre. Membre éminent des Amis du Mantois, il participa activement à la vie locale en animant des associations à caractère social ou culturel : Caisse des Ecoles, La Fraternelle, société de gymnastique… Il aimait la politique (mais ne fut jamais un « politicien »), les arts, le théâtre, le patrimoine, en un mot sa ville et ses habitants. Ces quelques lignes sont insuffisantes pour raconter Gaston Marin… nous y reviendrons.