Les Yvelines ont lâché Fillon !
Les Yvelines ont lâché Fillon. Le candidat de la droite et du centre a réussi à perdre sur une terre de droite. Macron arrive en tête. L’autre enseignement, c’est la bérézina au PS. Hamon est battu par Mélenchon à Trappes. Enfin le FN progresse.
En se maintenant coûte que coûte pour sauver sa candidature, François Fillon a sans doute fait perdre le parti LR sur le plan national. Et le tsunami a même atteint les Yvelines, pourtant indéfectible terre de droite. Avec 27,25 % des voix, il n’a pu résister à la poussée d’Emmanuel Macron, arrivé en tête dans les Yvelines (28,86 %).
La vague d’En Marche ! (219 061 votes) – il fait mieux que François Hollande au 1er tour en 2012 - est si forte qu’elle l’emporte dans de grandes villes du département comme à Poissy et à Conflans.
L’autre enseignement du scrutin c’est l’explosion du PS de Benoît Hamon qui ne totalise que 6,93 % des voix (52 564 votes). Pour autant le peuple de gauche est toujours vivant et s’est même trouvé un « nouveau Che » en la personne de Jean-Luc Mélenchon qui avec 16,65 % du scrutin (126 340 votes) l’emporte à Achères, Chanteloup, Les Mureaux et La Verrière. Il est 3e.
Reste la candidate FN qui sur la terre des Yvelines obtient 12,92 % des voix. Si c’est à peu de chose près, son score lors du 1er tour de 2012, elle progresse de 9 000 votes.
D’abord, le vote LR totalement ébranlé.
Avec 206 835 votes, le candidat Fillon se prend une veste et fait perdre à LR son leadership yvelinois (27,25 % des voix). Pour mémoire, Nicolas Sarkozy lors du 1er tour de la présidentielle 2012 avait atteint un total de 34,24 % du scrutin (246 328 votes).
Le décrochage est patent et doublé d’une défiance à l’égard de celui qui, rappelons-le, avait tout de même recueilli 65,9 % des voix dans le département lors de la primaire en novembre. A cette époque, il obtenait 70 % voire 80 % des votes dans plusieurs bureaux notamment à Versailles. C’est dire la dégringolade de celui qui disposait d’un boulevard pour l’emporter. Mais englué dans ses affaires de costumes, d’enveloppe parlementaire et d’emplois intrafamiliaux, il s’est acharné en se maintenant contre vents et marée au poste de candidat.
Sa défaite a aussitôt entraîné, dès les premiers scores, plusieurs reproches acerbes (Karl Olive à Poissy ; Laurent Brosse à Conflans) mais aussi une analyse amère empreinte d’inquiétudes de la part du président du conseil départemental des Yvelines (Pierre Bédier). Il est à souligner que de nombreux élus LR des Yvelines ont rapidement appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l’élection pour contrer la montée du Front national de Marine Le Pen.
En Marche ! court vite La poussée d’Emmanuel Macron.
Face à l’affaiblissement du candidat LR, l’effet de balancier ne s’est pas fait attendre. Et c’est le candidat du centre gauche symbolisant la nouveauté qui a raflé la mise. Le candidat d’En Marche ! l’emporte dans les Yvelines (28,86 %) en prenant de nombreuses communes comme Poissy, Andrésy, Conflans, Montesson, Le Port-Marly ou encore Triel et Vernouillet. On le retrouve en tête dans quelques petits villages du Mantois (Hardricourt, Gaillon-sur-Montcient, Soindres, Favrieux) ainsi que dans le SudYvelines (Saint-Martin-de-Bréthencourt, Saint-Mesme, Cernay-la-Ville, La Celle-les-Bordes, Emancé…). Cette poussée de l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande, encore inconnu il y a trois ans, rappelle aussi qu’historiquement les Yvelines furent d’abord un département centriste avant de tomber dans l’escarcelle de la droite chiraquienne puis sarkozyste. Le vote Macron participe aussi au renouvellement de la classe politique réclamé à cor et à cri par un électorat fatigué de voir les mêmes têtes.
Mélenchon, l’homme des quartiers Le vote Mélenchon.
A n’en pas douter, la surprise du chef. Avec 16,65 % des voix (126 340 votes), il monte sur le podium. En prenant les deux Mantes (Mantes-la-Jolie et Mantes-la-Ville) ainsi que Limay, La Verrière, Les Mureaux ou encore Chanteloup-les-Vignes et Achères, le « candidat des gens » fait sept points de plus qu’en 2012 et renvoie l’éventuel succès du candidat PS, Benoît Hamon, aux calendes grecques. Il fait même pire puisqu’il le terrasse sur son propre fief à Trappes en l’emportant sans coup férir avec 32,61 % des votes contre 24,23 % à l’ancien frondeur. Une claque ! Enfin, on le voit arrivé en tête dans les quartiers comme la Coudraie et Beauregard (Poissy), Les Indes (Sartrouville), au Val Fourré (Mantes-la-Jolie)…
Retour sur un surprenant 1 tour
Le Pen, la candidate des villages Le vote Le Pen progresse.
Marine Le Pen l’emporte dans de nombreuses petites communes du Nord-Ouest des Yvelines. Le Mantois hormis les deux Mantes, Limay et Rosny passent sous la coupe serrée du Front national. Le parti de Marine Le Pen est aussi très présent dans le Sud du département à Boinville-le Gaillard, Orsonville et Allainville. Il est au coude-à-coude avec la droite de François Fillon à Paray-Douaville. Globalement, si le score du FN ne décolle pas dans les Yvelines (12,92 %, contre 12,44 % en 2012) il recueille 98 000 voix. C’est 9 000 de plus qu’en 2012.
Pour finir, les deux candidats qui avaient largement remporté chacun leur primaire se sont pris une claque dimanche lors du 1er tour. Pierre Fond, le maire de Sartrouville le résume ainsi : « C’est l’échec colossal des partis politiques traditionnels mais aussi du concept des primaires, puisque les candidats PS et LR sont éjectés. » A méditer par la suite.