Dans les quartiers, la surprise Mélenchon
La commune a placé en tête la France insoumise. Déception des élus FN qui espéraient que leur « bonne gestion » municipale vaudrait un meilleur score à leur parti.
Les mines frontistes s’allongent quand sortent les premiers résultats. Le parti d’extrême droite espérait faire mieux que deuxième dans la ville qu’il contrôle. II n’y devance Macron que de vingt-quatre voix. Et se place loin, très loin de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon qui réunit 28,6 % des suffrages et engrange 509 voix de plus. L’effondrement du PS est spectaculaire : Hamon (6,6 %) divise par cinq le score de Hollande en 2012 (33 %).
La secrétaire de la section PS Julie Ferry a du mal à encaisser. Elle se chamaille avec les
et néanmoins toujours camarades qui ont rejoint Macron et qui jurent avoir voté au L’ancien premier adjoint socialiste Patrick Lefoulon avait fait connaître sur les réseaux sociaux son ralliement à En Marche.
Il se déclare
« traîtres » « centre gauche ».
« absolument pas surpris. Après la campagne complètement folle que nous avons connue, le bon sens l’emporte. Le résultat du Parti socialiste, c’est aussi l’effet des primaires : une bêtise ».
Eric Visintainer (LR), dont le champion ne fait que 11,6 % des voix, constate que la commune résiste décidément, scrutin après scrutin, à la droite classique.
Dimanche, l’ancienne maire (PS) Monique Brochot était assesseure aux Merisiers : elle raconte l’afflux de la jeunesse l’après-midi au bureau numéro 7.
« La rumeur disait qu’ils venaient voter Mélenchon. »
Vérifiée dans les urnes : son score atteint 44,4 % des voix dans ce bureau.
« Le Mantois insoumis a mené énormément d’actions et partagé beaucoup d’informations, sur le terrain et via sa page Facebook. C’est clairement la force qui se détache à Mantes-la-Ville »,
sourit son représentant Romain Carbonne.
Au moment de tirer le bilan, Cyril Nauth positive en observant que Marine Le Pen engrange 200 voix de plus qu’en 2012. Ses opposants préfèrent relever que le FN perd 200 voix par rapport aux municipales de 2014. Le score de Mélenchon inspire au maire ce commentaire :
« Mantes-laVille reste une ville assez marquée à gauche. »
Il veut croire qu’une partie des électeurs de la France insoumise, rebutés par le libéralisme de Macron, voteront Le Pen au second tour.
Coup de fil inquiet de la préfecture à minuit
Le maire a fait appel à une société de gardiennage pour contrôler l’accès des bureaux de vote, en appui des polices nationale et municipale. Vers 17 heures, un policier en mitraillette fait un bref passage à Jean-Jaurès. Sinon, la soirée électorale est particulièrement morne et longue au bureau centralisateur. La commune est l’une des dernières, sinon la dernière des Yvelines, à communiquer ses résultats : vers minuit la mairie reçoit un coup de fil inquiet de la préfecture, qui ne voit toujours rien venir.
Le recomptage du bureau 8 a pris un temps infini. Un écran placé à l’extérieur, censé afficher les résultats par bureaux, reste désespérément éteint. Le citoyen en quête d’informations n’a absolument rien à se mettre sous la dent. Pari. Cyril Nauth mise sur une candidature du président du conseil départemental Pierre Bédier aux législatives :
« Macron voulant supprimer les départements
(dans les zones les plus urbanisées),
Tonton Pierre va devoir se trouver un nouveau port d’attache. »