Le Courrier de Mantes

Un an après l’attentat, l’émotion reste intacte

A Magnanvill­e et dans tout le Mantois, le souvenir de la terrible nuit du 13 juin est restée dans toutes les mémoires. Les habitants du quartier comme les collègues du couple assassiné restent très marqués.

- Gaëlle Nays avec Francine Carrière

Le 13 juin 2016 en début de soirée, s’est produit l’impensable. Allée des Perdrix dans un paisible quartier de Magnanvill­e, un Mantais de 25 ans, fanatisé, se réclamant de Daech, a sauvagemen­t assassiné un couple de policiers. Jessica Schneider, 36 ans, travaillai­t au service administra­tif du commissari­at de Mantes-la-Jolie, son compagnon Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, était en poste aux Mureaux comme commandant, après avoir passé plusieurs années, lui aussi à Mantes-la-Jolie. Le couple a laissé deux jeunes orphelins, le petit Mathieu 3 ans et son demifrère Hugo, âgé d’une douzaine d’années.

Cet acte terroriste effroyable avait bouleversé toute la communauté des fonctionna­ires de police, mais aussi toute la population du Mantois. Jessica et Jean-Baptiste étaient appréciés de leur collègue pour leur qualité profession­nelle et humaine. Ils étaient aimés à Magnanvill­e où ils participai­ent à la vie locale.

Un an après ce drame, la tragédie est encore dans toutes les mémoires. Allée des Perdrix, les voisins du couple assassiné restent d’abord très marqués par le souvenir de cette tragédie. La plupart des riverains témoignent avoir dû quitter leur domicile, sans comprendre ce qui se passait. « On est venu nous voir pour nous demander de partir de chez nous car il se passait quelque chose et

il fallait sécuriser le quartier, se remémore facilement

Alyzée, 22 ans. Je me rappelle avoir vu un homme qui était déjà venu dans l’allée se rendre chez Jean-Baptiste. Il le connaissai­t certaineme­nt de part ses fonctions dans la

police.on l’interroge» Bernard« avoir déclare vu quand des gensLa police attroupésn­ous a dans demandésla rue. de partir. parfois Mon avec épouse Jessica. discutait» Les plus proches voisins, très touchés, préfèrent ne pas témoigner. « Je le connaissai­s très bien et nous étions en très bons termes. Qu’ils reposent en paix », déclare dignement et simplement l’un deux. Laurence, qui habite le quartier, évoque aussi « un souvenir très marquant ». Elle passe parfois devant la maison où habitaient les deux policiers, et où des jouets d’enfants abandonnés se trouvent toujours dans la cour. « Je ne reste pas longtemps devant, mais je pense à ces événements à ce moment-là. Un impact de balle est toujours présent. »

Un an plus tard, les connaissan­ces des deux victimes témoignent garder le souvenir de Jessica et Jean-Baptiste, comme une image figée dans la glace. « Nous avions l’habitude de nous saluer, se rappelle Maryse, qui habite allée des Cailles, une

rue adjacente. Je suis allée au recueillem­ent qui a suivi. Le souvenir reste présent dans nos mémoires. Nous en parlons entre voisins, dans le quartier. La date du 13 juin approche et nous nous demandons s’il y aura de nouveaux recueillem­ents cette année. »

Ce souvenir traumatisa­nt ne laisse pas les riverains dans la peur. Car l’horreur peut se produire partout, bien loin des allées des Perdrix et des Cailles. Laurence raconte que « l’angoisse n’est pas là tous les jours. Nous n’imaginons pas qu’un attentat puisse se reproduire au même endroit. » Mais dans le square où jouent ses enfants, au début de la rue du drame, Boubacar regrette que « cet acte horrible ait renforcé les regards suspicieux et le manque de dialogue entre communauté­s. » Un de ses enfants était en classe avec le petit Mathieu.

Un souvenir indélébile

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