Le Courrier de Mantes

WONDER WOMAN

- Pierre Limat

Le DC Extended Universe, équivalent de ce que font Marvel et Disney avec leurs super-héros, est-il en train de prendre son envol pour de bon ? Entre un « Man of Steel » plombé par son final destructeu­r, un « Batman v Superman » intéressan­t mais cherchant à jouer sur trop de tableaux en même temps et un « Suicide Squad » joyeusemen­t saccagé en post-production, les faux départs se sont succédé depuis 2013. Mais c’est peut-être fini grâce « Wonder Woman » : emmené et réalisé par une femme, le long métrage permet à l’Amazone de réussir ses débuts en solo sur grand écran, avec un film d’aventures à l’ancienne, épique et ambitieux, efficace et divertissa­nt. Et un brin naïf quant au regard que pose l’héroïne sur les hommes, même s’il est impossible de reprocher à l’ensemble d’avoir tenté la carte du premier degré au moment d’installer une mythologie où il est justement question de rapports entre dieux et êtres humains. Après avoir grandi sur l’Île de Themyscira en compagnie de sa mère la Reine Hippolyte, Diana débarque dans notre monde pour tenter de mettre fin à la Première Guerre Mondiale, dont elle impute la responsabi­lité à Arès. Classique mais solide, le récit se déroule donc avant que la Justice League ne soit mise sur pied, et ne prend jamais des allures d’épisode intermédia­ire puisqu’il pourrait très bien se suffire à lui-même. Et si l’on reprochera des effets spéciaux pas toujours réussis (sans doute à cause d’un budget assez bas pour un blockbuste­r de ce calibre), « Wonder Woman » tire son épingle du jeu grâce à son imagerie puissante qui nous offre des scènes visuelleme­nt spectacula­ires et des plans iconiques (la séquence dans le no man’s land est à ce titre formidable) et son interprète Gal Gadot qui confirme, après son apparition dans

« Batman v Superman », qu’elle est parfaite dans le rôle. Féministe de par sa simple existence, le long métrage n’en rajoute pas inutilemen­t sur ce plan tandis que son humour est bien dosé et ne vient jamais saboter un moment sérieux. Alors que se profile le très attendu « Justice League » au mois de novembre, les voyants de DC Comics au cinéma commencent à passer au vert grâce à leur Amazone, et il faut maintenant espérer que les autres films suivent son exemple.

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