Le Courrier de Mantes

Le musée d’art naïf sur le point d’être sauvé ?

Depuis quatre ans maintenant, le musée internatio­nal d’art naïf de Vicq, petite commune de 300 habitants, a fermé ses portes. La municipali­té met tout en oeuvre pour pouvoir le rouvrir aux visiteurs l’an prochain.

- M.V.

Le musée internatio­nal d’art naïf, qui regroupe plus de 1 400 oeuvres de plus de 55 pays et de tous les continents, créé en 1973 a été donné à la petite commune de Vicq en 1997. De 2000 à 2014, la municipali­té en a délégué la gestion à une associatio­n qui a dû fermer le musée en octobre 2014 suite à des problèmes financiers ayant entraîné une décision judiciaire.

Depuis trois ans maintenant, des centaines d’oeuvres sont toujours installées dans les salles d’exposition mais plus aucun visiteur pour les voir. Chaque année, le site enregistra­it entre 8 000 et 10 000 entrées dont beaucoup de scolaires.

800 000 euros pour la rénovation

Aujourd’hui, le village a repris à sa charge le musée installé dans un corps de ferme de la fin du XVIIIe siècle. Mais il y a de nombreux travaux à entreprend­re avant de pouvoir le rouvrir au public. « Il faut le mettre aux normes pour les personnes à mobilité réduite. Des pans de la toiture sont également à refaire. Nous souhaitons aussi aménager

une nouvelle salle d’exposition et avoir une pièce de

stockage », explique le maire, Bernard Jacques.

Au total, la note s’élève à 800 000 euros. Pas simple pour une commune de près de 300 habitants. « Nous cherchons à vendre un appartemen­t que la commune possède à Paris pour pouvoir boucler le financemen­t. Si cela se passe comme nous le souhaitons, nous espérons pouvoir rouvrir le musée fin 2018. Le plus vite sera le mieux car la fermeture du musée a été un coup dur pour le village. Même s’il n’est pas simple de gérer un petit musée en milieu rural, il représente un atout pour la commune », poursuit le premier édile. La salle de stockage a déjà été réalisée pour un coût de 24 000 euros dont la moitié a été prise en charge par l’intercommu­nalité Coeur d’Yvelines au titre d’un fond de concours.

Une salle consacrée au misérabili­sme

Quant à la salle d’exposition : « C’était un souhait de Françoise Adnet, la femme de Max Fourny, le créateur du musée (lire encadré). Elle voulait qu’une pièce soit réservée à ses oeuvres. Nous en avons une centaine que nous présentero­ns par roulement. Cette artiste était plutôt dans la veine du misérabili­sme. En France, l’art naïf n’est pas tellement reconnu. Avec cette salle, nous espérons attirer un public différent. Quant à ceux qui veulent revenir au musée, ils pourront découvrir autre chose. L’objectif, c’est de proposer une nouvelle version du musée pour ne pas lasser les visiteurs », explique Bernard Jacques.

Lors de sa réouvertur­e, le musée sera géré à nouveau par une associatio­n dirigée par Ahmed Ben Cheikh. Un homme qui connaît bien les lieux puisqu’il a été le directeur du musée entre 2003 et 2008. Actuelleme­nt, il est à la recherche de mécénats puisque pour que le projet puisse démarrer, il est nécessaire de réunir 20 000 euros de fonds de roulement.

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