L’angoisse gagne du terrain aux Technodes
L’ambiance est toujours morose aux Technodes de Guerville. Ce laboratoire traite les analyses pour les activités cimentières de plusieurs entreprises dont Calcia. La baisse d’activité du marché français commencée en 2011 avait provoqué un premier plan social en 2013 (notre précédente édition). C’est maintenant une nouvelle baisse de volume, mais en Belgique cette fois, qui aurait provoqué la chute de l’activité du laboratoire de Guerville et poussé la direction à faire des choix. Le site n’est pas menacé mais au total, 19 postes pourraient être supprimés.
Racheté récemment à Italcementi par le groupe allemand Heidelberg, le laboratoire veut maintenant se « réorienter ». « Le redéploiement est impossible,
nous sommes obligés de prendre des mesures », explique une porte-parole de
la direction qui ajoute : « Le laboratoire sera à l’avenir davantage amené à réaliser des analyses plus techniques et plus pointues. »
Mercredi dernier, un comité d’entreprise (CE) et un comité d’hygiène, sécurité et conditions de travail extraordinaires (CHSCT) se sont tenus à Guerville. Il s’agissait de premières réunions pendant lesquelles les délégués du personnel ont pu interroger leur direction. Un cabinet va s’intéresser à l’évolution des charges et des conditions de travail suite à la baisse des effectifs. Il émettra ensuite des préconisations à l’entreprise. Un planning doit aussi prochainement se mettre en place pour que chaque salarié soit reçu en entretien.
Pause estivale oblige, les réunions entre la direction et les représentants du personnel vont s’interrompre pour reprendre en septembre. Dès le mois d’octobre, des réunions de négociations qui porteront sur le reclassement des employés se tiendront. Il y sera aussi question des indemnités de départ, des solutions de formation…
Rencontré devant les portes du site la semaine dernière, un technicien supérieur nous confiait son anxiété : « On va partir en vacances la boule au ventre sans savoir à quelle sauce on va être mangés. Je sais que mon poste est maintenu mais moi, je ne suis pas sûr d’être gardé. Nous avons les informations au comptegouttes, c’est assez stressant. On nous dit que tout se réglera pendant le dernier trimestre, mais en réalité, on ne sait pas. »
« On part la boule au ventre »