Sénatoriales : les grands électeurs désignés dans la douleur
La désignation des délégués du conseil municipal pour l’élection des sénateurs a donné lieu, vendredi 30 juin, a de longs débats sur les modalités du vote.
Il a fallu plus d’une demiheure pour se mettre d’accord. Au conseil municipal du vendredi 30 juin, avant la désignation des délégués et de leurs suppléants pour les élections sénatoriales, un débat difficile s’est engagé sur les conditions du scrutin. Pour garantir le secret du vote, la liste minoritaire exigeait « la stricte application du code
électoral ». Deux jours avant la réunion du conseil, elle avait demandé par courrier la mise à disposition de bulletins imprimés et l’installation d’un isoloir. Le maire Jean-Marc Pommier avait accédé à la première demande, mais non à la seconde.
« Suspicion inadmissible »
Exiger un isoloir, c’était pour le maire faire preuve d’une
« suspicion inadmissible ». Et puis cette désignation n’avait pas, selon lui, une telle importance : « Je ne vois pas où est le problème, surtout pour aller voter à Versailles… » Car l’élection des sénateurs aura lieu le dimanche 24 septembre au chef-lieu du département.
L’opposition menaçant de déposer un recours si elle n’obtenait pas les garanties qu’elle demandait, le maire a finalement cédé, au terme d’échanges passablement houleux : les conseillers municipaux sortiraient dans le couloir pour mettre leur bulletin de vote dans l’enveloppe.
Deux voix de plus pour la minorité
Le dépouillement a réservé une surprise : deux voix ont manqué au groupe majoritaire, l’empêchant d’obtenir 13 délégués et 4 suppléants, comme il pouvait y prétendre si la discipline de groupe avait opéré à plein. Ces deux voix dissidentes se sont portées sur la liste minoritaire Unis pour Bonnières qui obtient 4 délégués et 1 suppléant. Contre 11 titulaires et 2 suppléants pour Bonnières pour tous.
Invité par le Courrier à commenter ce résultat, le maire n’a pas répondu à notre sollicitation.
Cette affaire a connu une suite avec la diffusion d’un faux
courrier signé « groupe Unis pour Bonnières », adressé à un membre du groupe majoritaire pour l’inviter à faire défection. Ce
courrier prétendait : « Un de vos collègues de la majorité du conseil municipal nous a rejoint (sic) depuis quelques semaines et travaille avec nous sur les dossiers. Vous pouvez vérifier nos dires puisque cet élu a voté pour notre liste lors du conseil municipal du 30 juin confirmant publiquement son engagement à nos côtés. […] Si comme lui vous n’êtes plus en accord avec la majorité du conseil municipal, nous vous invitons à nous rejoindre et nous serons ravis de vous accueillir au sein de notre groupe. » L’opposition
a dénoncé « une manipulation » faite pour exacerber les tensions déjà très vives de la vie municipale. Une plainte contre X pour « faux et usage de faux » a été déposée à la gendarmerie par Gérard Dubois et Louis Gomez, du groupe Unis pour Bonnières.