Le Courrier de Mantes

Mélenchon lance sa caravane insoumise au Val Fourré

- Propos recueillis par J-M.G.

Du 6 au 24 août, deux caravanes de la France insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon, vont sillonner la France, faisant escale dans trentedeux villes pour aller à la rencontre des habitants des quartiers populaires. Première étape ce dimanche au Val Fourré, où elle a fait une halte de plusieurs heures. L’an dernier déjà, ces caravanes avaient sillonné le pays pour préparer les élections présidenti­elles et législativ­es. Cette fois, il s’agit de mobiliser le public contre la loi Travail du Gouverneme­nt. Audrey Hallier, coordinatr­ice du Mantois insoumis et suppléante aux législativ­es dans la circonscri­ption, explique la démarche. Pourquoi avoir choisi Mantes-la-Jolie et le quartier du Val Fourré comme première étape de votre périple ? Parce que c’est une population qui va être frappée de plein fouet par le Code du Travail et qui va être la première à en payer le prix fort. Mais paradoxale­ment, c’est aussi le milieu qui s’informe le moins de ce qui se passe à l’Assemblée. D’où notre présence, qui montre aussi à la population qu’on ne vient pas seulement la voir au moment des élections mais qu’on sera là, sur le terrain, pendant les cinq ans à venir. Comment avez-vous été accueillis par les habitants de Mantes et quelles sont les questions qui sont le plus revenues ?

Sur la dalle du Val Fourré, nous avons toujours été bien accueillis. Quant aux questions, on a eu deux sons de cloche. Une partie des gens tombaient des nues : « C’est quoi la loi Travail ? Ça consiste en quoi ? Qu’est-ce qui va changer ? ». D’autres étaient au courant et résignés. Notre travail est alors de les rassurer même s’ils savent qu’on ne peut pas faire grandchose puisque nous n’avons pas le pouvoir. Mais nous leur rappelons que nous sommes la première force de gauche d’opposition, que nous avons dix-sept députés très actifs et que tout ne se décidera pas en haut. Il y a une base à reprendre et on a prévu de manifester notre mécontente­ment à travers différente­s actions, y compris ludiques.

Pour vous, est-ce que tout est à jeter dans la loi Travail ?

La seule chose intéressan­te, c’est la simplifica­tion du Code. Car, s’il est actuelleme­nt si méconnu des salariés, c’est parce qu’il est trop gros, indigeste et incompréhe­nsible. Donc, oui pour le simplifier mais dans ses grandes mesures, la loi Travail est à rejeter complèteme­nt.

En 1993, un gouverneme­nt de gauche, en l’occurrence Mitterrand avait dit : « Dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé ». Or, le fait que la loi Travail propose de faciliter les licencieme­nts ne peut-il pas inciter les patrons à embaucher plus facilement ?

En théorie, oui ! Mais, en fait, Macron n’a pas inventé grandchose. Sarkozy et Hollande, eux aussi, ont caressé les patrons dans le sens du poil mais ça n’a pas créé d’emplois. Le schéma est donc à revoir à l’inverse, privilégie­r les salariés.

N’y a-t-il pas de l’utopie dans le programme de JeanLuc Mélenchon, autrement dit, peut-il s’appliquer dans notre système capitalist­e ?

Non ! C’est la raison pour laquelle, l’Avenir en commun propose de changer ce système pour le remplacer par un système humain et écologique. Notre vision de la loi Travail s’inscrit dans une refonte complète du système.

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