Le Courrier de Mantes

Le CAC attend la suite

La mairie ayant signifié son intention de couper les vivres du CAC Georges-Brassens début juillet, les membres de l’associatio­n vont tenter de sauver ce qui peut l’être.

- Régis Blondel

Le CAC Brassens n’a pas encore rendu l’âme, mais la décision de ses principaux financeurs, conseil départemen­tal et ville de Mantes-la-Jolie (lire notre édition du 26 juillet), de cesser de payer paraît le condamner de fait.

Cette structure, dont l’action serait

« mal connue des Mantais »

selon le maire adjoint chargé de la culture Philippe Allio gère toutefois 42 associatio­ns, pour un millier d’adhérents. C’est, à l’heure actuelle, ce qui inquiète en premier lieu les usagers qui ne savent pas s’ils vont retrouver les mêmes conditions d’hébergemen­t au CAC à la rentrée.

La pétition recueille déjà 2 000 signatures

Même si la mairie assure que

« rien ne va changer, beaucoup ne sont pas rassurés »,

affirme Marie de Castro Vicente, coordinatr­ice en charge des associatio­ns et déléguée du personnel. Ce sont d’ailleurs eux qui ont pris l’initiative de lancer une pétition en ligne contre la fermeture du CAC. Elle a déjà recueilli plus de 2 000 signatures. Philippe Allio se veut rassurant et indique qu’il va

« contacter tous les présidents d’associatio­ns concernées pour leur dire que leurs activités seront maintenues. On ne touche pas aux associatio­ns. »

Bien qu’il admette que l’organisati­on matérielle pour faire la transition n’est pas encore bien définie.

« Il y a plein d’inconnues auxquelles il va falloir penser »,

poursuit Marie de Castro Vicente, qui laisse paraître ses doutes quant au passage de relais que la mairie va devoir assurer après la fermeture, prévue le 31 décembre :

« Monter un projet culturel en quatre mois seulement, cela semble compliqué. Elle va aussi devoir composer avec les salariés du CAC à qui il reste des congés à prendre »,

ce qui pourrait avancer la fermeture du centre d’un mois. Les événements culturels prévus (concerts ou exposition­s notamment) ne devraient pas être touchés, d’abord parce que, nécessaire­ment, les membres du CAC ont limité ceux-ci au maximum. Là encore, Philippe Allio ne souhaite pas qu’il y ait de

« rupture de continuité, c’est pourquoi je vous affirme que le projet culturel que nous sommes en train d’élaborer sera bouclé au 31 décembre ».

L’élu à la culture démonte les rumeurs qui font état d’une reprise immobilièr­e :

« J’entends des bruits mais je tiens à désamorcer ceux-ci : il n’y a aucun projet immobilier qui concerne les lieux situés au 18, de la rue Gassicourt. Ils resteront dédiés à l’activité culturelle. »

Mais ce ne sera pas la même programmat­ion que celle choisie par l’associatio­n du CAC, considérée comme trop ciblée :

commente même Philippe Allio,

« Ce qu’ils font est très bien, mais ils s’adressent à un segment trop étroit de la population »,

tempère-t-il. Les 330 000 euros alloués sont excessifs par rapport au retour des habitants juge-ton à l’Hôtel de ville. Le projet à définir devrait donc faire la part belle aux manifestat­ions plus

« grand public, et aussi pour des personnes plus âgées »,

enchaîne Philippe Allio.

Quant aux salariés de l’associatio­n CAC Georges-Brassens - 8 CDI et 2 CDD -, il semble que leurs jours soient comptés. La mairie tient à souligner qu’elle n’est pas l’employeur de ces personnes et qu’elle n’a donc pas d’obligation­s légales envers ceux-ci :

« On a une responsabi­lité politique, mais pas juridique.

Philippe Allio,

»

reconnaît

Si les employés veulent des précisions sur leur sort, ils devront donc s’adresser directemen­t à leurs employeurs, à savoir les administra­teurs de l’associatio­n. C’est d’ailleurs pour cela que le député-maire LR Michel Vialay n’a pas daigné répondre au courrier recommandé envoyé par les représenta­nts du personnel, ce 7 juillet, dans lequel ils sollicitai­ent un rendezvous, estimant qu’il n’avait pas à rencontrer des salariés dont il n’a pas la charge. Légal mais pas très élégant.

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